Raffinerie de Dunkerque : Total joue la montre

à quelques semaines des élections régionales, Total a décidé de jouer la montre sur le dossier politiquement sensible du sort de sa raffinerie des Flandres, près de Dunkerque. Mieux, le groupe dirigé par Christophe de Margerie a laissé le gouvernement s'approprier l'essentiel du mérite des mesures prévues pour accompagner la fermeture envisagée du site. « Notre volonté a été entendue », s'est ainsi félicité sur RTL le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, qui avait assuré un peu plus tôt que le gouvernement n'accèpterait pas la fermeture de la raffinerie sans « garanties nécessaires sur la pérennit頻 des quelque 800 emplois (dont 360 directs) concernés. centre d'assistance techniqueLe ministre s'est même fendu d'un communiqué pour préciser s'être « longuement entretenu par téléphone avec le PDG de Total », durant le week-end, pour lui demander de « suspendre toute décision tant que ces garanties n'auront pas été clairement et précisément apportées ». Comme en réponse, Total indiquait peu après que, « compte tenu de sa volonté d'apporter une solution complète et exemplaire du point de vue industriel et social, le groupe souhaitait poursuivre les études en cours qui préparent l'avenir du site ». Repoussant à la fin du premier semestre sa « décision » quant à la fermeture de cette usine, Total a néanmoins annoncé lundi « le lancement immédiat » de la création, sur le site de la raffinerie, d'un centre d'assistance technique aux opérations de raffinage et d'une école de formation, qui « pourraient représenter au global les deux tiers des emplois de l'établissement actuel ». De plus, le pétrolier s'engage à « garantir à chaque collaborateur un emploi chez Total correspondant à ses compétences ». Sur le plan de la préservation du bassin d'emploi, les engagements du groupe restent plus vagues. Total précise poursuivre sa réflexion afin de « demeurer un partenaire économique majeur de la région de Dunkerque », notamment en étudiant sa participation au terminal méthanier qu'EDF prévoit de construire sur place. Quant aux sous-traitants (400 personnes soit 260 équivalents plein temps), « un certain nombre de services seront maintenus » (cantine, nettoyage...), a assuré Michel Bénézit, directeur général du raffinage. conflit sur le pétrole brut« Tous les scénarios sont encore possibles mais il n'est pas question que la raffinerie continue à traiter du pétrole brut », a-t-il ajouté. Une perspective que les syndicats continuent de combattre. « Le recul dans le contexte des élections régionales démontre que le rapport de forces monte en puissance », veut croire l'intersyndicale.
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