Le milliardaire brésilien Andre Esteves s'attelle au sauvetage hasardeux de Panamericano

La plus grande banque d'investissement indépendante du Brésil, BTG Pactual, recommande souvent à ses clients d'acheter les actions de sociétés faiblement valorisées lorsqu'elles ont récemment « sous-performé » le marché brésilien. Pas dans le cas de Panamericano, la 21e banque du pays en matière d'actifs, dont le titre a lâché 41 % depuis novembre. Le président de BTG Pactual, Andre Esteves, a préféré prendre le contrôle de Panamericano plutôt que d'en recommander l'achat. Gigantesques fraudesAvec 270 millions de dollars, Andre Esteves, qui à 42 ans est le plus jeune milliardaire « self made man » du pays, a acquis 37,6 % du capital de Panamericano, mais 51 % des droits de vote. Après la découverte de gigantesques fraudes comptables, Panamericano a dû être secourue par un fonds public en novembre. Depuis une semaine, les opérateurs tablaient sur deux scénarios : un nouveau sauvetage public ou le rachat du petit établissement. Panamericano n'a pas publié ses résultats du troisième trimestre mais ses pertes cumulées sont estimées à 2,4 milliards de dollars. Qu'importe ! Cette acquisition « permet la création d'une autre ligne d'activité pour BTG Pactual », s'est félicité Andre Esteves à savoir le crédit à la consommation, qui explose au Brésil. Les analystes ignorent si le milliardaire compte vraiment se lancer dans ce métier ou redresser Panamericano puis la revendre en empochant une plus-value. En 2006, Andre Esteves avait cédé Pactual à UBS pour 2,6 milliards de dollars. Trois ans plus tard, la banque suisse en difficulté a été contrainte de lui revendre pour 100.000 dollars de moins. L'ex-courtier obligataire fusionne alors BTG, l'établissement qu'il a créé entre-temps, et Pactual. BTG Pactual caracole depuis en tête des classements des banques d'affaires brésiliennes (« league tables ») que ce soit pour les fusions-acquisitions ou les émissions d'obligations. En décembre dernier, Esteves cède 19 % du groupe à des fonds souverains (le chinois CIC, le singapourien GIC) et à des fonds liés à de prestigieuses familles (Rothschild, Agnelli), une opération qui valorise Banco Pactual à hauteur de 10 milliards de dollars. Désormais, les milieux bancaires brésiliens saluent les paris d'Esteves, même quand il s'agit de sauver Panamericano ! Éric Chalmet
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