Pilote remonte la pente grâce aux marchés européens

Philippe Padiou souffle un peu. Sans attendre de réel redémarrage du marché avant 2012, le président du fabricant de camping-cars de La Limouzinière (Loire-Atlantique) a réussi à redresser la barre alors que le marché est resté stable jusqu'à la mi 2010 et a tout juste commencé à reprendre des couleurs cet été : + 3 % pour les véhicules neufs et + 21 % dans l'occasion.Après un exercice 2008-2009 difficile, plombé par une baisse du chiffre d'affaires de 38 %, soit 125 millions d'euros au 31 août 2009 contre 204 millions un an plutôt, les ventes de Pilote sont reparties à la hausse en 2010. Ainsi, le chiffre d'affaires était ressorti à 170 millions fin août, en hausse de 36 %. Une performance réalisée en grignotant des parts de marché à ses concurrents et en boostant l'export, même si la France reste le premier marché européen du véhicule de loisirs. De fait, le numéro deux français du camping-car, derrière Trigano mais devant Rapido, et troisième acteur européen, a porté la part de ses ventes à l'international, concentrées essentiellement sur une quinzaine de pays européens, de 25 % à 30 % en un an.La domination des seniorsLa force du groupe Pilote réside dans la complémentarité de ses gammes, du premier prix aux très haut de gamme (plus de 100.000 euros). Les innovations (fourgon totalement équipé, capucine aménagée) contribuent aussi à renforcer le leadership du groupe sur des niches de marché, notamment les véhicules de grande taille nécessitant un permis de conduire poids lourd. « Les gammes de premiers prix, entre 42.000 et 48.000 euros reprennent de la vigueur, assure le président du groupe, détenu intégralement par la famille Padiou. Mais c'est le haut de gamme qui a le moins souffert contrairement au moyen de gamme (50.000-65.000 euros) ».Le marché du camping-car reste dominé par les seniors qui représentent plus de la moitié de la clientèle. « Les familles ont plutôt tendance à louer ou acheter des véhicules d'occasion », précise Philippe Padiou, qui a tiré les enseignements de la crise. Par exemple, pour éviter les surstocks qui ont mis un an à être écoulés, Pilote ne produit plus ses véhicules qu'à la commande et à l'unité. « Nous avons abandonné les productions en série », précise le dirigeant. Tous les sites de production sont concernés, à savoir La Limouzinière, où sont produites les gammes de la marque, et les deux usines d'Angers, l'une étant dédiée au moyen-haut de gamme de Pilote et l'autre aux véhicules haut de gamme diffusés sous la marque Le Voyageur.Si la PME a réussi à éviter un plan social, elle s'efforce de stabiliser ses effectifs à 550 CDI (800 avant la crise), complétés par un volant de 200 intérimaires. Le groupe emploie également 150 salariés en Allemagne chez Frankia, le fabricant de véhicules de luxe RMB repris en 2001. Et plus question de planifier une acquisition : « La profession qui compte neuf acteurs européens spécialisés dans le véhicule de loisirs s'est bien restructurée et offre peu d'opportunités », convient Philippe Padiou.
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