L'exécutif affiche un redressement inédit des finances publiques

Mon programme, c'est 5, 4, 3, scandait l'éphémère ministre des Finances Alain Madelin, au printemps 1995 : il évoquait alors le passage à un déficit public représentant 5 % du PIB en 1995, puis 4 % en 1996 et 1 point de moins encore en 1997. L'objectif était alors rien moins que de qualifier la France pour l'euro, sur la base des comptes publics de 1997. Il fut obtenu aux prix de hausses d'impôt massives (deux points de TVA...), accusées pour longtemps d'avoir « cass頻 la croissance. Aujourd'hui, ce recours au relèvement des prélèvements obligatoires est exclu. Si ceux-ci vont probablement se redresser d'ici à 2013, c'est sous l'effet d'un retour de la croissance : la récession a provoqué un effondrement des recettes fiscales, le rebond devait amener leur retour. Pourtant, l'objectif de redressement des finances publiques est encore plus ambitieux que celui du gouvernement Juppé : le déficit serait diminué de 2 points en 2011, puis 1,4 point en 2012, et 1,6 point en 2013. Un rétablissement d'une rapidité sans précédent, bien au-delà de la baisse de 1 point par an obtenue au milieu des années 1990.proches de l'équilibre en 2013La nouveauté, c'est le coup de frein que le gouvernement entend donner à la dépense, qui serait le gage de cet assainissement des finances publiques. Alors que la dépense a augmenté, en moyenne, de plus de 2 % l'an ? en volume ? au cours des dix dernières années, François Fillon entend ramener sa progression à 0,9 %, en moyenne, sur la période 2010-2013. Mieux : pour les années 2011 à 2013, la hausse de la dépense serait limitée à 0,6 % l'an.Toutes les administrations seraient concernées par ce coup de frein, y compris les collectivités locales, qui ne l'entendent évidemment pas ainsi. Du coup, leurs comptes seraient proches de l'équilibre en 2013. L'État et les organismes divers d'administration centrale afficheraient un « trou » limité à 2 % du PIB (contre 5,9 % en 2010), tandis que les comptes sociaux seraient encore en déficit à hauteur de 1 % de la richesse nationale. Grâce à une diminution plus rapide qu'anticipé du déficit public, la dette plafonnerait à 86,6 % du PIB en 2013 (contre 91,3 % affichés dans le programme précédent, transmis à l'automne).Christine Lagarde défendra ce programme aujourd'hui, mardi, devant les députés, à l'occasion du débat sur le projet de loi de finances rectificative. Nul doute que certains élus seront étonnés par un tel volontarisme.Ivan BestToutes les administrations seraient concernées par ce coup de frein, y compris les collectivités locales.

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