La FSU se cherche un second souffle

« Rassembler largement dans la durée. » C'est le défi que doivent relever les organisations syndicales, et plus particulièrement la Fédération syndicale unitaire (FSU). En ouvrant lundi le VIe Congrès de la FSU, qui se tient jusqu'à vendredi à Lille, son secrétaire général, Gérard Aschieri, a reconnu la « difficulté à mobiliser dans la période ». Selon lui, les syndicats doivent tirer « les leçons de ce qui s'est passé l'année dernière ». Une allusion à la mobilisation interprofessionnelle du premier semestre 2009 qui s'est ensuite « effilochée ».plusieurs inconnuesCe constat s'applique particulièrement à la FSU. Issue en 1993 de la scission de la FEN (Fédération de l'éducation nationale), devenue l'Unsa-Éducation en 2000, elle reste le vaisseau amiral des syndicats de l'éducation nationale, dont sont issus 80 % de ses adhérents. Lors des élections professionnelles de 2008, elle a emporté 47 % des voix, loin devant les autres fédérations de l'éducation. Pour autant, plusieurs inconnues pèsent sur son avenir. Si elle pointe en tête des syndicats de la fonction publique d'État, c'est avant tout par le poids qu'y représentent les enseignants (quasiment un fonctionnaire sur deux). Mais voilà, faiblement présente dans d'autres secteurs de la fonction publique, la FSU « n'a pas réussi à s'implanter en dehors de l'éducation », note un syndicaliste. Coincée entre les attentes des enseignants et sa volonté de sortir de cet « enfermement », elle se retrouve face à la question du « dépassement de son autonomie » et « a besoin d'alliances », a admis Gérard Aschieri. D'où des vélléités de faire cause commune avec la CGT et SUD. Mais ce n'est pas sans poser des problèmes de frontières tant au sein de la CGT que de la FSU, qui doit faire face à des dissensions internes.Le défi sera donc d'autant plus dur à relever pour Bernadette Groison, du SNUIPP (premier degré), qui doit succéder à Gérard Aschieri. En neuf ans de mandat, ce dernier avait réussi à se tailler une réputation d'homme du consensus tout en composant avec une base plus radicale. C. J.afpBernadette Groison (à droite), doit succéder à Gérard Aschieri, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU).
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