L'affaire Frêche a renforcé l'axe Aubry-Fabius

C'est en compagnie de Laurent Fabius que Martine Aubry tient ce mardi soir son premier meeting de la campagne des régionales. La première secrétaire du Parti socialiste (PS) se rend à Elbeuf. Or la Seine-Maritime est le fief électoral de l'ancien Premier ministre et la présence de la maire de Lille ne doit rien au hasard. Elle illustre la consolidation de « l'axe de fer » Aubry-Fabius dans la perspective de la présidentielle de 2012.Ces derniers jours, le lien entre les deux alliés a été renforcé par la polémique née des déclarations de Georges Frêche sur la « tronche pas catholique » de Laurent Fabius. L'intéressé a jugé lundi sur RTL que ces propos avaient « évidemment un caractère antisémite » et a justifié l'offensive déclenchée par le PS contre le puissant président de la région Languedoc-Roussillon.Le bureau national du PS doit investir ce mardi Hélène Mandroux comme chef de file d'une liste alternative à celle soutenue par Georges Frêche pour les régionales des 14 et 21 mars. Mais le rassemblement peine à se concrétiser, car les écologistes et les partis de gauche, qui ont déjà constitué des listes indépendantes, hésitent à se rallier à la maire socialiste de Montpellier.enjeu de tailleMais l'essentiel est ailleurs. La région Languedoc-Roussillon et son réservoir de 15.000 militants « encartés » au PS sont un enjeu de taille avant les primaires de sélection du candidat socialiste à la prochaine présidentielle. Pour nombre de responsables du PS, le « ménage » entrepris par Martine Aubry est un signal de plus de sa détermination à porter les couleurs de la gauche en 2012. Les troupes « frêchistes » avaient majoritairement soutenu Ségolène Royal lors de la bataille du congrès de Reims, en 2008. Aujourd'hui, le département du Gard est considéré comme acquis à Dominique Strauss-Kahn.Martine Aubry est appuyée en coulisses par Laurent Fabius, qui parachève ainsi son retour parmi les premiers « couteaux » du PS. L'ancien Premier ministre et ses proches, comme Guillaume Bachelay, Pascale Boistard, et même Claude Bartolone, malgré une prise de distance avec son « mentor » ces derniers mois, font partie de la garde rapprochée de la première secrétaire du PS, aux côtés des « strauss-kahniens » Jean-Christophe Cambadélis et Christophe Borgel, qui sont apparus en retrait dans l'affaire Frêche.Au PS, certains soulignent que la violence de l'offensive contre le président de Languedoc-Roussillon s'explique aussi par des conflits anciens remontant à l'affrontement Jospin-Fabius du congrès de Rennes en 1990. Georges Frêche avait soutenu Lionel Jospin.Il semble que Martine Aubry ait décidé de profiter des semaines précédant les régionales pour tenter de prendre l'avantage dans l'opinion sur Dominique Strauss-Kahn, contraint au silence au Fonds monétaire international. La première secrétaire du PS veut profiter aussi du répit offert par Ségolène Royal, concentrée sur sa campagne en Poitou-Charentes (lire l'enquête page 12), et de son avance sur son prédécesseur à la tête du PS, François Hollande, qu'une solide inimitié lie d'ailleurs à Laurent Fabius depuis le référendum européen de 2005. n Martine Aubry veut profiter aussi du répit offert par Ségolène Royal.
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