Une facture pétrolière proche de la mi-2008

Avec un baril de brent qui a atteint 102 dollars mardi à Londres, la facture pétrolière de la zone euro, qui consomme surtout du brent, n'est plus très loin de son pic de la mi-2008. Absurde ? Oui, si l'on constate que le prix du pétrole avait alors atteint 146 dollars le baril, soit 43 % au-dessus du prix actuel. Mais cela l'est beaucoup moins si l'on considère que le vrai prix d'un bien est la part de richesse consacrée à son acquisition. En d'autres termes, la facture pétrolière d'une économie dépend non seulement du prix de marché du pétrole, mais aussi du taux de change de la monnaie contre le dollar, sa monnaie de facturation, ainsi que du niveau d'activité. Certes, la zone euro ne consacre qu'environ 2 % de son PIB à sa facture pétrolière, soit moitié moins que les États-Unis. Mais les évolutions récentes sont nettement plus pénalisantes pour la première que pour les seconds.Faiblesse de l'activitéSi le prix du brent est encore inférieur d'un tiers à ce qu'il était à la mi-2008, les changes et l'activité contribuent à réduire fortement cet écart apparent. La monnaie d'abord. En janvier 2011, le cours moyen de l'euro a été de 1,34 dollar, contre une parité de 1,55 mi-2008. Ainsi, en euros, le prix du baril est actuellement de 74 euros, contre 93 euros en juillet 2008, soit 20 % de moins, note Olivier Gasnier, économiste chez Gaselys. Qui précise : « Les prix du pétrole importés par la zone euro ont augmenté de 12 % sur l'année 2010, alors qu'en 2008, ils n'avaient progressé que de 8,4 %. L'activité ensuite : « Le PIB de la zone euro au troisième trimestre était encore inférieur de 2,7 % à ce qu'il était au sommet du premier trimestre 2008, dit encore Olivier Gasnier. Ce qui n'est pas le cas des États-Unis qui l'ont dépassé au quatrième trimestre 2010. En clair, même si cette moindre activité pèse aussi sur la consommation de pétrole, le poids de la facture se trouve alourdi par la faiblesse de l'activité. Il y a un mois, l'économiste de la Société Généralecute; Générale, Véronique Riches-Flores, avait calculé que, à taux de change constant, le pic de la facture pétrolière pour la zone euro serait atteint avec un pétrole à 110 dollars le baril. S'il est vrai que l'euro a actuellement tendance à se renforcer, il ne resterait que... 8 dollars pour atteindre ce sommet. Voilà qui pourrait venir très vite, si la révolution dans les pays arabes continuait à se propager.
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