Le crime organisé apparaît derrière les vols de quotas de CO2

Alors que les marchés du CO2 sont fermés depuis deux semaines pour cause de vols, le directeur général d'Europol, Robert Wainwright, est formel. « Notre hypothèse est que les récentes attaques contre les registres du CO2 en Europe sont liés au crime organisé. Nous soupçonnons que les personnes derrière ces attaques sont liées à certains de ceux qui ont utilisé le mécanisme pour la fraude à la TVA », explique-t-il. Il faut dire que les méthodes sont étonnantes. « Situation intenable »En République Tchèque, les quotas ont disparu durant une alerte à la bombe, alors que le teneur de registre était tenu loin de son poste. En décembre, la filiale roumaine du cimentier suisse Holcim avait mis plusieurs jours pour s'apercevoir de la disparition de ses quotas, car les boites mails des gestionnaires de quotas avaient été inondées de centaines de « spams », noyant les alertes automatiques envoyées lors d'achats ou de ventes de CO2. Estimés à 30 millions d'euros pour l'instant, ces vols ont incité la Commission Européenne à bloquer le mécanisme, en fermant tous les registres de CO2. Ce qui supprime, de facto, toute activité sur le marché au comptant. « Or les plus petits acteurs, qui sont vendeurs, n'interviennent que sur le comptant. Ce qui donne un biais haussier au marché », assure un spécialiste. Pour l'Efet, le lobby des énergéticiens, « la situation est en train de devenir intenable ». La formation des prix de l'électricité, formulée dans certains contrats à partir du CO2, est fortement perturbée.Pour couronner le tout, certains acteurs se méfient même des contrats à terme, comme Barclays qui ne traite plus des échéances mars ou juin 2011. Bilan : « On ne fait plus rien sur le marché, mais les échanges avaient déjà fortement ralenti après le premier vol de quotas début décembre », assure un trader. Si l'Efet plaide pour une réouverture du marché le 7 février, la Commission était incapable ce mardi de donner la date de réouverture d'un registre. Aline Robert
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