HSBC pénalisé par des pertes comptables

L a sémantique avait son importance, lundi, lors de la publication des résultats annuels de HSBC. Tout au long de sa présentation, la direction de la première banque européenne a mis l'accent sur la distinction à opérer entre « résultat économique » et « résultat comptable ». Une nuance de taille, puisque l'année 2009 se solde soit par un bénéfice de 13,3 milliards de dollars (9,84 milliards d'euros), soit de 7,1 milliards selon l'indicateur auquel on se réfère. L'écart entre ces deux chiffres s'explique notamment par la réévaluation de la valeur de la dette de HSBC, qui a amputé son résultat de 6,53 milliards de dollars. En 2008, l'inverse s'était produit, avec une dépréciation de sa dette de 6,57 milliards.Hélas pour la banque, c'est le résultat comptable qui fait foi aux yeux du marché. Or, à 7,1 milliards de dollars (contre 9,3 milliards en 2008), il ressort largement en dessous des attentes des analystes interrogés par Thomson Reuters I/B/E/S, qui tablaient sur 11,4 milliards de dollars. Hier, le titre HSBC a lourdement chuté à la Bourse de Londres (? 5,23 %).solvabilité amélioréePourtant, sur le plan opérationnel, l'année 2009 se présentait comme un meilleur millésime que 2008. La zone Asie-Pacifique a été de nouveau la locomotive du groupe, avec un bénéfice avant impôt de 9,2 milliards de dollars, contre 6,6 milliards pour l'Europe. Une nouvelle illustration du déplacement du centre de gravité de HSBC, un mois après le déménagement du directeur général, Michael Geoghegan, de Londres à Hongkong.Aussi, HSBC a largement bénéficié du dynamisme des activités de marché, dont le bénéfice avant impôt a bondi de 249 %, passant de 3 milliards à 10,5 milliards de dollars, à la faveur de l'amélioration des conditions de marché et du recul des dépréciations d'actifs. Une performance qui a permis d'éclipser les moins bons résultats des autres métiers. En banque de détail d'abord, où le coût du risque reste très élevé. Aux États-Unis, bien qu'en baisse, les provisions pour risques de crédit chez les particuliers représentaient 14,42 milliards de dollars en 2009. HSBC paie encore le lourd tribut des déboires de sa filiale américaine Household, aujourd'hui fermée. Au Moyen-Orient, le groupe a également souffert de la dégradation de la situation dans les Émirats arabes unis. Son niveau de provision pour créances douteuses y a bondi de 141 %, à 943 millions de dollars. Au total, les provisions pour risques de crédit du groupe ont grimpé de 9 %, à 26,48 milliards de dollars. Malgré ces éléments, la solvabilité de HSBC s'est améliorée en 2009. Ses fonds propres sont ainsi passés de 95,3 milliards à 122,2 milliards de dollars, grâce à l'augmentation de capital menée en mars dernier. Son ratio de fonds propres Tier One s'établissait à 10,8 % au 31 décembre dernier, contre 8,3 % un an plus tôt. Enfin, la banque a amélioré son niveau de liquidité : son ratio crédits-dépôts est passé de 83,9 % à 77,3 %. n14,42 milliards de dollars : les provisions pour risques de crédit chez les particuliers aux états-unis.
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