L'objectif est ambitieux aux yeux des analystes financiers. Mais Jean-Charles Naouri, pdg de Groupe Casino, est sûr de sa feuille de route. Le distributeur stéphanois doit pouvoir « délivrer une croissance annuelle de chiffre d'affaires supérieure à 10 % sur les trois prochaines années », a-t-indiqué mardi lors de la présentation des résultats 2010 du groupe marqués par des ventes en hausse de 8,7 % et un résultat opérationnel de 1,3 milliard d'euros, en progression de 7,5 %.Deux tiers de ses 29 milliards d'euros de chiffre d'affaires proviennent aujourd'hui de la France où le groupe revendique 12,8 % des parts du marché alimentaire. « Nous serons très vite à 50/50 entre la France et l'international », a-t-il précisé. En 2011, l'étranger devrait peser 45 % des ventes. Comment va-t-il procéder ? Jean-Charles Naouri dit ne pas envisager de nouvelles acquisitions, après avoir repris fin 2010 les hypermarchés Carrefour en Thaïlande pour 868 millions d'euros. Le groupe va concentrer ses efforts sur ce pays en y convertissant tous les hypers Carrefour d'ici à juin sous son enseigne Big C et en ouvrant des supermarchés et des supérettes. Au Vietnam, où il se dit « quasiment seul sur le format hypermarché », le distributeur compte doubler son parc de magasins d'ici à trois ans en le portant à 30. Au Brésil, il compte sur le plan de développement de son partenaire, Pao de Açucar, leader de la distribution dont il détient 33,7 %. Enfin, en Colombie, Exito va accélérer son expansion dès 2011, année où il inaugurera 80 magasins. Quid de l'Argentine ? Jean-Charles Naouri n'en a pas dit un traître mot. Son silence devrait alimenter les rumeurs de cession de cette filiale non-stratégique. D'autant que Groupe Casino s'est engagé à céder 700 millions d'actifs cette année.Partie serrée dans les hypersEn France, Casino veut surtout pousser les feux sous ses enseignes dites de proximité, à la campagne sous l'enseigne Petit Casino, et en ville, dans les Franprix et Leader Price. « Progressivement, ceux qui faisaient leurs courses en hypermarchés viennent aux magasins de proximité », juge Jean-Charles Naouri. Pour les séduire, le groupe doit vendre moins cher et ouvrir à tout va. À ce titre, et pour une meilleure rentabilité, les 870 Franprix et les 585 Leader Price s'approvisionneront désormais auprès d'ENC, la centrale d'achat Casino. Et le groupe va aussi centrer ses ouvertures sous formats « peu consommateurs de cash ». Dans les hypermarchés, la partie sera plus serrée. Il faut relancer le non-alimentaire. Quitte à développer davantage de synergies avec Cdiscount, site de vente en ligne que, a-t-il indiqué, Casino ne compte pas introduire en Bourse en 2011.

latribune.fr

03 Mars 2011, 16:59

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