Nicolas Sarkozy tente de relancer le Grand Paris

En accordant une longue interview sur le Grand Paris au magazine « L'Architecture d'aujourd'hui » qui sort ce mardi, Nicolas Sarkozy a fait le choix de relancer le débat sur l'avenir de la région capitale à la veille des régionales. Coïncidence, ce mardi matin, il reçoit à l'Élysée les têtes de listes UMP en Île-de-France pour leur « passer un savon » et tenter de relancer leur campagne. En sortant, Valérie Pécresse organisera d'ailleurs un point-presse officiellement consacré au Grand Paris... mais où il sera sûrement question des bisbilles au sein de l'UMP francilienne.Dans son interview, au contraire, Nicolas Sarkozy appelle à « oublier les clivages droite-gauche pour construire le Grand Paris », comme il l'avait déjà fait le 29 avril 2009 à la Cité de l'architecture. Ce projet à long terme, qu'il devrait préciser en avril, « ne se limite pas au projet de métro en rocade » porté par Christian Blanc, le secrétaire d'État chargé de l'aménagement de la région capitale. Le président rappelle que son projet comportera des actes architecturaux forts, imaginés par des cabinets internationaux qui permettront de gommer certaines aberrations urbanistiques des années 1970 et 1980. Le chef de l'État se déclare aussi favorable à la construction de tours de nouvelle génération, rejoignant en cela Bertrand Delanoë, le maire de Paris.mainmise de la gaucheLe président de la République estime que ce projet devrait « escamoter le plus possible le mur que constitue le boulevard périphérique ». Sur ce point, il juge d'ailleurs positif la création du syndicat Paris Métropole, regroupant des élus parisiens et d'une petite centaine de communes de banlieue. Ce syndicat pourrait, selon lui, « préfigurer une future assemblée métropolitaine ». Son ami Patrick Devedjian, appréciera, lui qui vient de lancer un syndicat concurrent pour dénoncer la mainmise de la gauche sur Paris Métropole...L'interview de Nicolas Sarkozy n'est pas tout à fait fortuite. Le président sait pertinemment que son futur Grand Paris ne pourra se faire qu'avec le soutien ou au moins la bienveillance des élus régionaux. Or, il y a de fortes chances pour que ces élus soient en majorité de gauche et écologistes après les régionales. D'où le ton consensuel des propos présidentiels.L'Élysée tente également de désamorcer la grogne vis-à-vis du projet de loi de Christian Blanc créant une société chargée de construire la rocade ferroviaire et de valoriser les abords des futures gares. Après l'Assemblée où les débats ont été houleux cet automne, le Sénat doit examiner prochainement le texte. Or, nombre d'élus franciliens, y compris UMP, s'interrogent toujours sur l'utilité et le coût - au bas mot 22 milliards d'euros sur vingt ans - de cette rocade alors que la priorité serait, selon eux, à l'amélioration des lignes RER existantes.Dès à présent, le PS s'est emparé du dossier en accusant le gouvernement de vouloir instituer un nouvel impôt afin de financer la rocade. Bercy réfléchirait à une taxe additionnelle à la taxe locale d'équipement payée par les entreprises d'Île-de-France. Elle serait assise sur la valeur des nouvelles constructions et pourrait rapporter 150 millions d'euros par an. « Du bonneteau fiscal », dénonce Anne Hidalgo, la tête de liste PS à Paris.
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