L'Élysée attentif à l'humeur sociale des fonctionnaires

Agenda chargé pour le chef de l'État, ce mardi. À peine sa rencontre avec les têtes de listes UMP en Île-de-France terminée et avant sa visite de l'exposition « Sainte Russie » au musée du Louvre, Nicolas Sarkozy se rendra à Laon, dans l'Aisne, pour évoquer « l'avenir de la fonction publique ». L'occasion de désamorcer la grogne des fonctionnaires alors que les sujets de mécontentement - violences dans le milieu scolaire, décret sur la mobilité qui permet, aux yeux des syndicats, de licencier des agents, suppressions de postes - ne cessent de s'accumuler. L'humeur des fonctionnaires est, en effet, sous haute surveillance de l'exécutif qui veut, à tout prix, éviter l'embrasement.Le chef de l'État, qui se rendra à la direction départementale de la cohésion sociale puis à la mairie de Laon, devrait donc rendre un hommage appuyé aux agents de la fonction publique. Un exercice auquel il s'était déjà livré, le 15 février lors du sommet social de l'Élysée. « Je veux dire aux fonctionnaires tout ce que nous leur devons et la considération que je leur porte. L'administration française a la réputation d'être l'une des meilleures du monde. C'est une réputation qui n'est pas usurpée. Chaque semaine, je rencontre des agents infiniment dévoués à leurs missions », avait martelé Nicolas Sarkozy lors de son intervention liminaire devant les partenaires sociaux.éloges du chef de l'étatReste à savoir si les éloges du chef de l'État suffiront à calmer les esprits. Après les élections régionales, l'ouverture du chantier des retraites dans la fonction publique pourrait faire office d'étincelle. Surtout si l'exécutif remet en cause, ne serait-ce que partiellement, le mode de calcul de la pension des fonctionnaires, aujourd'hui effectué sur les six derniers mois de traitement, les plus élevés, quand les retraites du privé sont calculées sur les vingt-cinq meilleures années.La mobilisation interprofessionnelle du 23 mars constituera un premier test du degré de mécontentement dans la fonction publique. Les cinq principales fédérations de fonctionnaires (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) ont, en effet, lancé un appel à manifester. Et les confédérations ont fait de la défense de la fonction publique l'un de leurs mots d'ordre. « La mise à l'index récurrente des fonctionnaires atteint son apogée », a regretté Bernard Thibault dans un entretien à « L'Humanité Dimanche ». Avant d'ajouter : « Ce n'est certainement pas en reniant les droits des uns qu'on va améliorer le sort des autres. » Une menace que tentera d'écarter Nicolas Sarkozy à Laon, ce mardi. A. L.La mobilisation interprofessionnelle du 23 mars sera un premier test du degré de méconten- tement.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.