Des technologies de pointe pour former les médecins et les chirurgiens

C'est un mannequin truffé d'électronique que manipulent, avec précaution, un groupe d'étudiants sous la houlette d'un formateur. Piloté en wi-fi depuis un ordinateur distant, il simule à merveille plusieurs symptômes comme l'asymétrie du pouls, la sueur, la cyanose... Aux étudiants de l'ausculter et de donner leur diagnostic. Cet atelier est hébergé par le laboratoire universitaire iLumens au sein de l'École européenne de chirurgie. « Les outils numériques de modélisation du corps humain ont donné une nouvelle jeunesse à la science anatomique », se réjouit Axel Kahn, président de l'université Paris-Descartes à l'origine de la création du laboratoire. Après un an d'activité, il a dressé un bilan encourageant vendredi devant la ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse. iLumens assure des formations pour des étudiants en médecine à partir du deuxième cycle mais aussi pour les internes et les médecins en exercice. Ses domaines d'intervention : anesthésie, réanimation, médecine d'urgence, pédiatrie, cardiologie et chirurgie.réactions très positivesLes responsables de l'enseignement constatent des réactions très positives chez les étudiants, notamment chez ceux qui hésitaient à se spécialiser en chirurgie. Il faut dire que la prise en main est très réaliste. Des étudiants peuvent manipuler un robot chirurgical qui intervient à distance sur l'aorte d'un vrai coeur... de mouton. Plus loin, un groupe d'étudiants tentent de recoudre une artère, simulée par un bout de tuyau abîmé, en utilisant un dispositif d'endoscopie, deux bras articulés guidés par une caméra. Un scénario d'accident cardiaque durant une opération chirurgicale est simulé en temps réel, suivi d'une séance de débriefing...La formation passe aussi par les « serious games », ces jeux vidéo plongeant l'utilisateur dans un scénario très réaliste. Le logiciel américain Pulse, édité en France par la société Interaction Healthcare, offre un rendu en 3D du parcours d'un malade dans un hôpital. Pour les étudiants en stage, c'est l'occasion de tester le comportement de tous les acteurs présents dans le bloc opératoire. « L'informatique au service de la médecine réduit fortement les risques notamment en chirurgie où le geste doit être parfait », explique le professeur Alexandre Mignon, anesthésiste-réanimateur. Ce formateur espère que de tels équipements se multiplieront. La France reste en retard dans l'utilisation des nouvelles technologies pour la formation des professionnels de santé.
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