3i amorce un virage stratégique en capital-développement

3i a changé de religion. Comme il l'avait déjà fait pour ses activités de LBO et d'investissement dans les infrastructures, le britannique a décidé d'ouvrir son pôle de capital-développement à des investisseurs extérieurs. Ces derniers, originaires d'Asie, d'Amérique du Nord, d'Europe et du Moyen-Orient, ont ainsi apporté un tiers des capitaux collectés dans le véhicule que la société vient de lever (400 millions d'euros sur 1,2 milliard). Jusqu'ici, 3i puisait uniquement dans les fonds propres de son holding coté pour financer ses investissements en capital-développement. « Notre décision de faire appel aujourd'hui à des capitaux extérieurs n'est pas anodine. Le marché actuel offre de véritables opportunités. En outre, les investisseurs ont conscience de l'expérience importante que nous avons acquise au fil des années », explique Guy Zarzavatdjian, responsable mondial du capital-développement du groupe. En quelques années, ce métier a gagné en influence chez 3i. Depuis 2003, il a investi quelque 3 milliards d'euros dans 70 sociétés. Aujourd'hui, une quarantaine sont encore en portefeuille. Alors que le ticket moyen d'investissement était d'environ 10 millions d'euros au début des années 2000, il atteint aujourd'hui 70 millions d'euros. Au 31 mars 2009, sur les 8 milliards de livres (9 milliards d'euros) que gérait le britannique, près de 2,60 milliards étaient alloués à cette activité. Sa cible ? Des sociétés dont la valorisation oscille entre 100 millions et 1 milliard d'euros. Ses terrains de chasse privilégiés : les biens de consommation, la santé et les services financiers. Montée en puissanceCette montée en puissance a été de nouveau illustrée la semaine dernière, avec l'annonce de l'entrée au capital du producteur de jus de fruits Refresco pour 84 millions d'euros. En France, 3i s'est notamment distingué avec Labco, dont il est actionnaire depuis mi-2008. En quelques années, le réseau de laboratoires d'analyses médicales n'a eu cesse de grandir, multipliant les acquisitions en Europe. L'an dernier, il en a réalisé 12. Pour Guy Zarzavatdjian, soutenir ce type de stratégie de croissance externe constitue l'un des piliers de la politique d'investissement de 3i. « Notre réseau international est un atout important pour les entreprises dans le cadre de leur développement. » En 2009, 45 acquisitions ont été réalisées par les entreprises en portefeuille.
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