L'assureur-vie Dai Ichi Life, deuxième acteur du marché nippon derrière Nippon Life, a levé l'équivalent de 8,1 milliards d'euros jeudi à la Bourse de Tokyo. Un record depuis l'introduction en bourse de Visa il y a deux ans (14,6 milliards d'euros). L'action a bondi de 14,9% dans la journée. Derrière cette hystérie collective, la conjonction de plusieurs facteurs, le premier étant l'évidente sous-évaluation du titre à l'origine par rapport aux autres titres boursiers du secteur. Le second tient à la valeur de la marque auprès des épargnants japonais. Dai Ichi Life est une des sociétés les plus respectées au Japon. En étudiant le scénario de sa démutualisation (la plupart des assureurs japonais sont encore des mutuelles, contrairement à ce qui se passe dans le reste du monde), destinée à financer son expansion sans limites, les petits porteurs ont cru dans l'avenir de Dai Ichi, vieille maison née en 1902. Ce sont eux, les investisseurs individuels, qui ont souscrit en masse le titre, contrairement aux investisseurs institutionnels et aux investisseurs étrangers, qui font généralement l'essentiel de l'activité à la Bourse de Tokyo. Le vieillissement s'accélèrePour ces derniers, Dai Ichi life n'a toujours pas publié de stratégie internationale digne de ce nom. Cet assureur dégage plus de 90% de ses ventes au Japon, sur un marché qui diminue en volume de 3 à 4% par an en raison du vieillissement accéléré de la population de l'archipel, et qui s'appauvrit. Selon le quotidien économique Nikkei, les polices d'assurances ont perdu en moyenne les trois quarts de leur valeur en 20 ans. Dai Ichi peut-il réussir sa mondialisation ? Il n'a aucune expérience de l'étranger, mais cela ne semble pas inquiéter la direction : « Après 2012, nous redoublerons d'efforts pour nous développer à l'international » explique le directeur général du groupe, Koichiro Watanabe, dans la presse japonaise. La grande réussite de cette introduction en Bourse s'explique enfin par la certaine euphorie qui règne à la Bourse de Tokyo. Pour beaucoup d'analystes, 2010 sera un excellent cru pour la Bourse de Tokyo, en particulier pour les exportateurs. Les indices boursiers sont à un plus-haut de 18 mois, « et la tendance haussière va se poursuivre au moins jusqu'à l'ét頻, estime l'analyste financier Laurent Halmos. Par ailleurs, cette introduction en Bourse a valu à la banque conseil de Dai Ichi, Nomura, de percevoir 344 millions de dollars de commissions.

latribune.fr

02 Avr 2010, 9:00

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