Les matières premières flambent, car la demande se ranime

En testant jeudi la barre de 85 dollars, le cours du baril de pétrole léger texan WTI semble appuyer les perspectives de reprise économique de la planète. A ce prix, l'or noir semble pourtant s'affranchir d'une demande qui repart mollement. Car si la soif des pays émergents, à commencer par la Chine, paraît inextinguible, la demande occidentale, à commencer par celle du premier pays consommateur, les états-Unis, reste atone. Les cuves des raffineurs américains se remplissent à gros débit pour des stocks culminant à 354,2 millions de barils. Aucune tension sur le marché ne soutient la spéculation, et le cartel de l'OPEP se dit même prêt à mettre sur le marché 6 millions de barils/jour supplémentaires. «?A première vue vous pourriez penser que cette hausse des inventaires est une mauvaise nouvelle pour le marché?», explique Mike Zarenmbski, analyste chez Optionsxpress à Chicago qui s'empresse d'ajouter « mais les opérateurs ont principalement à l'esprit la faiblesse du dollar, ce qui maintient globalement les prix des matières premières à la hausse?». Le pétrole est loin de faire cavalier seul et toutes les matières premières sont orientées à la hausse. La folle renégociation en cours des contrats de minerai de fer l'illustre alors que sur le London Metal Exchange, les cours du cuivre du zinc, et du nickel s'envolent, renouant avec leurs niveaux du printemps ou de l'été 2008. Là aussi la demande asiatique (la production industrielle chinoise a crû de 20 % au premier trimestre) liée aux perspectives de reprise industrielle dans les pays développés se mêle aux désordres monétaires pour pousser les feux sur les cours des non ferreux. Les matières premières agricoles ne sont pas en reste et menacent déjà toute la chaîne alimentaire en Chine en se propageant par le prix du porc qui ne manquera pas de répercuter l'actuelle flambée des prix de l'alimentation de cet animal.L'envolée des prix de l'énergie, des métaux, et des matières premières agricoles se fait déjà sentir sur tous les indices d'inflation. En Chine, les prix ont crû de 2,7 % le mois dernier, à un rythme inconnu depuis les 16 derniers mois. Dans la zone euro aussi les tensions se font sentir avec une inflation remontée à 1,5 % en mars, contre 0,9 % en février. Toutefois le risque de spirale inflationiste ne semble pas - au moins dans les pays occidentaux - ressurgir car les salaires resteront sous pression tant que la situation de l'emploi ne montrera pas de vrais signes d'amélioration. D'autant que sur les marchés financiers, les opérateurs ne veulent le plus souvent retenir que la hausse des prix hors inflation et énergie qui reste - elle - sous contrôle. C. T.
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