les marchés boursiers s'envolent, les perspectives de profit s'améliorent

Un vent de quiétude souffle sur les marchés actions. Jamais depuis la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, les investisseurs n'ont manifesté un tel degré de sérénité. Le VIX, aussi baptisé baromètre de la peur à Wall Street et mesurant les anticipations de fluctuations mensuelles du S&P500, a crevé à trois reprises le support des 18?%. Soit un niveau inférieur de 2 points à sa moyenne historique. Une fois les craintes de voir la Grèce sombrer dans le chaos financier dissipées, l'indicateur de volatilité est même redescendu jusqu'à 16,35?% le 23 mars, son plus bas depuis le 15 mai 2008. Le risque associé au compartiment des actions diminue à mesure que les économies des grandes puissances occidentales montrent des signes d'embellie. La solide progression de l'indice ISM du secteur manufacturier américain au titre du mois de mars en apporte une nouvelle illustration. Or, comme le souligne Andreas Höhert, chef économiste chez UBS, cette composante est étroitement corrélée au rendement des marchés boursiers depuis 1970. De quoi redonner aux investisseurs le goût des placements risqués. Une enquête récente menée par BofA Merryl Lynch auprès de grands gérants montrait que les institutionnels avaient plutôt tendance à renforcer leurs positions sur les actions. Ainsi, 46?% d'entre eux déclaraient, le mois dernier, avoir surpondérer leur portefeuille en actions contre 33?% en février. Certains observateurs attribuent davantage le recul de la volatilité aux abondantes liquidités qui nourrissent le marché et limitent les écarts entre l'offre et la demande. Car si, d'une manière générale, l'horizon s'éclaircit, des incertitudes demeurent. En particulier sur l'ampleur du rebond des chiffres d'affaires des sociétés cotées, dont dépendra essentiellement la croissance de leurs résultats futurs. Pour le moment, le consensus des analystes tablent toujours sur une reprise bénéficiaire proche de 30?% de part et d'autre de l'Atlantique. De leur côté, les experts de Pictet pensent que les profits des entreprises pourraient retrouver leur niveaux précédant la crise en 2012. Encore faudra-t-il pour cela que la consommation des ménages le permette. Sur ce point, François Chevallier, stratégiste chez Banque Leonardo, émet quelques réserves. «?Faute de compter sur une remontée de la richesse, puisque des bulles ont éclaté, les ménages doivent se désendetter, au détriment de la croissance et du rééquilibrage spontané des finances publiques?», estime l'expert. En attendant, de Paris à New York, les indices boursiers ne sont plus qu'à quelques encablures de leurs pics annuels atteint en janvier. Fabio Marquetty
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