Les dragons asiatiques rugissent à nouveau

La Chine a donné rendez-vous à la planète à Shanghai le 1er mai, pour l'ouverture de la plus grande Exposition universelle jamais organisée, mais elle n'a pas attendu cet événement pour impressionner le reste du monde. Jeudi, l'annonce des derniers indicateurs - indices PMI manufacturiers en forte hausse au mois de mars et publication dans la presse chinoise d'une estimation de la croissance du PIB chinois de 12 % au premier trimestre?- témoigne de la vigueur insolente de la troisième économie mondiale. La croissance chinoise devrait, selon Natixis, atteindre 10,2 % en 2010 après un « petit » 8,7 % l'an passé. Tirée par cette locomotive, « l'Asie émergente connaîtra en 2010 la plus forte croissance de la planète, analyse Edgardo Torija Zane, spécialiste de l'Asie chez Natixis, mais son poids dans l'économie mondiale n'est pas encore suffisant pour sauver les entreprises américaines et européennes ». Et pour cause : la consommation des 1,3 milliard de Chinois ne dépasse toujours pas celle des 67 millions de Français. Attention aussi aux illusions optiques : après un mauvais premier trimestre 2009, la reprise en cours se traduit mécaniquement par des progressions spectaculaires. « Mais en dehors de la Chine, analyse Edgardo Torija Zane, la croissance actuelle de l'Asie émergente se situe à la moitié des performances des années 2000. » Surtout, les économies asiatiques restent encore très dépendantes des consommateurs américains, européens et japonais. Or si les exportations asiatiques redémarrent, à l'instar des ventes taiwanaises (+ 19,9 % attendus en 2010), les fortes progressions affichées sont en partie liées à des effets de base. « Personne ne voulait acheter un ordinateur il y a un an, et nous voyons aujourd'hui un simple effet de rattrapage », explique Edgardo Torija Zane. La croissance asiatique ne se résume pourtant pas à un mirage, tant elle repose sur des piliers solides : outre la vitalité démographique de la région, la mise en place rapide de politiques budgétaires expansionnistes a aussi permis aux dragons de continuer de rugir, la Chine, l'Inde et l'Indonésie ayant même évité la récession. Éric Chol
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