Le commerce international passe la vitesse supérieure

Depuis les derniers mois de 2009, il est même plus vigoureux que prévu. Et pour 2010, Pascal Lamy, le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), table sur une hausse de 9,5 %. Signe de cet emballement, des montagnes de conteneurs se forment dans les principaux ports asiatiques, les sociétés de transport maritime hésitant encore à mettre en service des nouveaux bateaux. Les indicateurs suivis par les professionnels retrouvent de la vigueur : le Baltic Dry Index, qui mesure le trafic des cargos transportant des matières sèches, flirtait jeudi avec les 3.000 points, soit un quadruplement depuis son plus-bas de décembre 2008. Mais cet indice, très volatil, reste très loin de son record de 11.793 points de mai 2008. « Gare toutefois aux contrastes », prévient Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis. La reprise des échanges intervient en effet après deux années très marquées par la crise. En 2009, la chute des exportations a atteint 12,2 % en volume. « Il y a un doute sur la solidité de la reprise des échanges », ajoute l'économiste. Selon lui, même si le commerce dispose d'une petite marge d'autonomie par rapport à l'activité économique, « car une part des importations et des exportations ne sont pas directement corrélées à la demande internationale », c'est la demande mondiale qui donne, in fine, la tendance. Or deux effets contradictoires vont jouer à l'avenir, explique l'expert : « D'une part, les mesures budgétaires de soutien de l'activité vont s'essouffler dans les prochains mois, et d'autre part, les difficultés de liquidités et de refinancement que rencontraient les agents économiques se sont estompées. » Autre motif d'inquiétude, si la reprise du commerce est très nette concernant les pays émergents, elle reste plus hypothétique dans les pays occidentaux. Ainsi, les importations de la Chine ont augmenté de 86 % en provenance d'Asie du Sud (Corée du Sud, Singapour, Indonésie, Philippines, etc.), mais de seulement 20 % en provenance de la zone euro et 30 % en provenance des États-Unis, précise l'économiste. Laurent Chemineau
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