Les énergies renouvelables retrouvent de leur attrait

L'année 2010 va-t-il marquer un retour en grâce des énergies renouvelables ? La question se pose alors que le secteur a payé un lourd tribut à la crise en plus d'avoir essuyé l'éclatement d'une bulle dans le photovoltaïque. Si, pour la forme, on ajoute à cela le semi-échec du sommet de Copenhague, le secteur n'a, en définitive, pas connu d'embellie depuis longtemps et peine depuis plus de deux ans à faire rêver les investisseurs. Mais cela pourrait vite changer. Après les paroles, les actes : les plans de relance annoncés à la va-vite après la crise financière et prévoyant, pour certains, de s'appuyer sur la « croissance verte » dans les prochaines années viennent en effet de se concrétiser. Tout d'abord avec le vote du budget aux états-Unis en février qui prévoit, entre autres, le doublement des capacités de production des énergies renouvelables d'ici à 2012 ou encore la mise en place d'incitations fiscales. Ensuite, avec l'entrée en vigueur, cette semaine, en Chine, de la deuxième loi (après celle de 2006) destinée à renforcer les efforts du pays en matière d'énergies « vertes ».Des initiatives qui valent à ces deux pays de confirmer leur statut d'eldorado pour les investisseurs en matière d'énergies renouvelables, selon le dernier baromètre trimestriel établi par Ernst & Young. Le cabinet profite de l'occasion pour retracer les grands changements intervenus ces dix dernières années dans le secteur. Alors que le total des capacités installées dans le solaire s'élevait à 1 gigawatt il y a dix ans, il atteint aujourd'hui 20 gigawatts. à une autre échelle, l'éolien a également connu sa révolution avec des capacités installées passées, en une décennie, de 13 à 158 gigawatts dans le monde. Côté investissements, malgré la crise, l'intérêt pour le secteur ne se dément pas. « Après avoir été en hausse jusqu'en 2008, à 173 milliards de dollars, ils ont été moins importants l'an dernier (162 milliards de dollars) mais devraient reprendre de façon conséquente cette année puisque les prévisions font état de 200 milliards de dollars d'investissements dans les énergies renouvelables », détaille Alexis Gazzo, senior manager au département Environnement et Développement Durable d'Ernst & Young. Et ces dépenses devraient donc se concentrer sur des pays comme les états-Unis et la Chine, pro-actifs en matière de développement des énergies renouvelables. « De façon générale, on peut voir depuis quelques années une montée en puissance de la Chine et parallèlement un tassement de marchés matures qui, crise oblige, ont été confrontés à un ralentissement des investissements et réduisent les dispositifs d'incitation », explique Alexis Gazzo.éolien offshoreParadoxalement, si l'Allemagne reste aussi un eldorado pour les investisseurs, la baisse programmée des tarifs de rachat pour le photovoltaïque tend à lui faire perdre sa traditionnelle attractivité. à l'inverse, la Grande-Bretagne gagne cinq places dans le classement et se trouve désormais à égalité avec l'Espagne. Et ce, grâce à son plan RHI (Renewable Heat Incentive), entré en vigueur jeudi, dont l'un des projets phares est le développement de l'éolien offshore qui devrait atteindre à terme une capacité de production de 32 gigawatts.En résumé, sous la houlette des politiques, les opportunités de développement ne manquent pas. Reste que l'accès au crédit demeure difficile pour bon nombre d'acteurs. Selon les experts d'Ernst & Young, ce sera cette année le principal défi à relever pour les acteurs de la filière. nInfographie2cols 90mm
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.