Le LFB double sa capacité de production

« Nous sommes un laboratoire français qui investit en France », s'est félicité jeudi Christian Béchon, président du Laboratoire du fractionnement et des biotechnologies (LFB), en inaugurant une nouvelle unité de production dans son usine lilloise. Numéro un français des médicaments hospitaliers dérivés du plasma (MDP), destinés à traiter des pathologies graves (déficits immunitaires, hémophilie...), le LFB a réalisé en 2009 un chiffre d'affaires de 375,7 millions d'euros, en hausse de 7 %. à Lille, il a investi 20 millions pour produire sa dernière immunoglobine injectable liquide, Clairyg, qui démarrera début mai et sera commercialisée en septembre. En 2011, il aura doublé ses capacités de production par rapport à 2006. Et peut ainsi subvenir à l'ensemble des besoins des patients français, soit plus de 5 millions de tonnes d'immunoglobulines par an. Un enjeu industriel, mais aussi d'image pour un laboratoire qui s'est longtemps vu reprocher de ne pas être autosuffisant. Société anonyme détenue à 100% par l'état, le LFB a en effet accès, à un tarif réglementé, au plasma issu des collectes de l'établissement français du sang. En retour, il doit servir en priorité l'Hexagone. Or, ces dernières années, plusieurs pénuries de produits sur un marché en forte croissance (+ 10% par an) ont mis en lumière la nécessité d'augmenter la production. ambitions à l'international« Mais, avec 64 % de parts de marché en France, nous pourrons difficilement aller au-del࠻, avoue Christian Béchon. Le groupe, il est vrai, se heurte à la vive concurrence des labos privés (Baxter, CSL, Octapharma), qui affichent des prix de vente jusqu'à 50 % inférieurs pour remporter les appels d'offre des hôpitaux. Du coup, le LFB se tourne vers l'international. « Nous espérons tirer 20 % de nos ventes de l'étranger d'ici cinq ans, contre moins de 10 % en 2009 », précise Christian Béchon, qui va investir 30 millions de plus dans ses deux sites français (Lille et les Ulis, dans l'Essonne) en 2010. Dans les biotechnologies, encore confidentielles au LFB (voir encadré), le groupe mise sur le partenariat annoncé en octobre avec Sanofi-Aventis : il pourra produire ses médicaments à grande échelle chez Sanofi à Vitry-sur-Seine et ce dernier bénéficiera, pour ses projets de petite taille, des capacités de Mabgene, filiale du LFB à Alàs (Gard). « Ce partenariat sera signé d'ici un à deux mois », assure Christian Béchon. Audrey Tonnelier à Lille
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