La France continue à placer ses émissions de dette sans difficulté

Dans un contexte de craintes persistantes sur l'état des finances publiques des grands pays développés, la France a bouclé avec succès ce jeudi l'émission de 8,4 milliards d'euros d'obligations assimilables au Trésor (OAT). Répartie en quatre lots arrivant à échéance entre 2015 et 2025, l'adjudication a recueilli plus de 18 milliards d'euros de demande, ce qui a conduit l'Agence France Trésor, chargée de la gestion de la dette et de la trésorerie de l'Etat, à octroyer le montant maximum qu'elle avait fixé pour l'opération.Les titres français ont été servis au prix du marché, à l'exception du placement de 1,5 milliardsd'euros d'obligations à 5 ans. Ces dernières ont été adjugées contre un taux moyen pondéré de 2,47? %, soit environ 20 points de base de plus que le rendement ayant cours au moment de la clôture de l'opération. « Nous n'avons pas participé à l'opération mais elle s'est plutôt bien passée. La confirmation du AAA de la France par Fitch et les derniers chiffres meilleurs qu'attendu sur le déficit budgétaire pour 2009 ont rassuré », souligne Nicolas Forest, responsable de la gestion de taux chez Dexia AM.avertissement adouciL'agence de notation a confirmé mardi la notation de la France, assortie d'une perspective stable, estimant que le pays avait globalement bien passé la crise. « Toutefois, la dette publique de la France était élevée à l'orée de la crise et elle augmente sensiblement », a prévenu Brian Coulton, chef économiste chez Fitch. Cet avertissement a été adouci le lendemain par l'Insee, qui a chiffré le déficit budgétaire à 7,5?% en 2009, soit 0,4 point de moins que la mesure jusque-là retenue par le gouvernement. La dette publique représentait fin 2009 77,6?% du PIB, contre 67,5?% fin 2008.Sur les marchés, le rendement des OAT à 10 ans cédait un point de base (0,01?%) en fin d'après-midi, à 3,40 %, tandis que celui des Bunds allemands restait stable, proche de son plus-bas annuel, à 3,08?%. « Les obligations françaises sont aujourd'hui relativement moins chères que les titres de dette de l'Allemagne, qui fait plus que jamais partie des AAA les plus robustes du monde. Mais à ce niveau de rendement, nous préférons les bons du Trésor émis par les Pays-Bas et la Finlande, dont les finances publiques paraissent plus solides », estime Nicolas Forest. L'écart de rendement entre les OAT et les Bunds à 10 ans, qui mesure la prime de risque exigée par les investisseurs pour acquérir de la dette française, s'est creusé de 10 points de base depuis début janvier. Julien Beauvieux
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