Les industriels européens se retrouvent les bras chargés de quotas de CO2

Cette fois, c'est officiel : les émissions de CO2 de l'industrie européenne ont nettement reculé en 2009. Par rapport à 2008, les entreprises ont envoyé 11,2 % de CO2 en moins dans l'atmosphère, soit seulement 1.694 millions de tonnes, alors que l'Union leur permettait d'émettre 1.927 millions de tonnes dans le cadre de l'ETS (European Trading Scheme). La Commission Européenne a publié hier la liste de 80 % des 12.000 installations concernées, et au total nombre d'entre elles se retrouvent donc avec des quotas plein les mains ! En France, l'industrie s'est en apparence montrée vertueuse, avec un recul de plus de 11,6 % de ses émissions. En fait, le ralentissement de l'activité, voire la fermeture de certains sites industriels, a, de facto, ralenti la production de gaz à effet de serre, surtout dans le ciment et la sidérurgie. Certains poids lourds ont donc des quotas à revendre : 28.806 quotas pour le site d'ArcelorMittal à Gandrange, quelque 4.000 pour la raffinerie des Flandres de Total ou encore 546.048 quotas pour la centrale EDF de Bellefontaine en Martinique. Le marché du CO2 a pourtant bien résisté hier à ces informations a priori baissières, progressant même de 2,06 % à 12,91 euros pour le quota négocié au comptant sur Bluenext. Les analystes anticipaient en effet une telle abondance de quotas. Et surtout, le marché anticipe une reprise de l'activité économique qui pourrait inverser la tendance, ce qui explique que le cours se maintiennent. «?Pour 2010, les émissions sont attendus en hausse de 3 à 5 %?» assure Emmanuel Fages à la Société Généralecute; Générale. En attendant, les industriels conservent leurs quotas pour des périodes moins fastes, ce qui favorise l'attentisme du marché. Ce qui désole opérateurs et places de marché : faibles variations équivalant aussi à... peu d'opérations. Bluenext a d'ailleurs baissé le prix de ses commissions de 50 % cette semaine, alors que ses concurrents gagnent du terrain. La place de marché française reste nettement en avance sur ses concurrents, avec 61 % de parts de marché sur les quotas négociés au comptant. Mais l'European Climate Exchange (ECX) lui taille des croupières. ECX, qui ne propose que des dérivés, a atteint des volumes record sur ses options sur le CO2 pour le mois de mars, avec 79,350 contrats échangés. Soit une hausse de 30 % par rapport au mois précédent. ECX gagnerait des points avec son contrat «?day-ahead?», un contrat «?future?» à une seule journée de décalage, très proche d'un contrat «?spot?». Une solution qui permet aussi d'éviter le risque de fraude à la TVA qui plane encore dans certains pays, comme l'Allemagne, qui n'ont pas supprimé ou modifié la taxe.
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