Anne-Catherine Husson-TraorE, directrice générale de Novethic« Le développement durable est devenu une véritable tarte à la crème »Peut-on concilier épargne et développement durable ?Oui, mais il ne faut pas s'arrêter aux étiquettes et aux professions de foi, car le développement durable est devenu une véritable tarte à la crème. Il faut adopter une attitude responsable et choisir des produits d'épargne en fonction de leur finalité pour la société et de vos sensibilités, par exemple l'environnement, le social ou la citoyenneté, qui sont les valeurs prises en compte dans le cadre de l'investissement socialement responsable (ISR). Mais aussi exiger une traçabilité et une transparence de l'utilisation des ressources. Quels produits s'y prêtent le mieux ?Les Opcvm « solidaires », qui placent 90 % à 95 % des encours sur des entreprises et 5 % à 10 % dans des structures d'économie solidaire (insertion, emploi, microcrédit) répondent bien à cette définition. Ils offrent un double bénéfice car ils sont socialement responsables pour la partie principale de leur portefeuille, sélectifs dans le choix de leurs financements, tout en offrant une dimension solidaire, garante de durabilité. Les fonds ISR, qui privilégient les sociétés ayant les meilleures pratiques environnementales, sociales et de gouvernance, vont dans ce sens, si leur processus de sélection est bien défini. Il existe également des produits d'épargne solidaire, notamment ceux labellisés Finansol, dont l'objectif n'est pas la recherche de profits.Et ceux qui ont des progrès à faire ?L'assurance-vie, placement préféré des Français, est un véritable trou noir car on ne connaît pas l'utilisation de l'argent collecté, en dehors des grandes masses. Les assureurs ont du chemin à parcourir ! Le livret de développement durable mériterait aussi une refonte, car il n'est utilisé qu'à hauteur de 10 % pour des éco-prêts dont le bilan carbone n'est jamais réalisé. E. L.

latribune.fr

02 Avr 2010, 9:01

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