ÉVÉNEMENT

Hermès change de terrain. Après avoir, pendant vingt-six ans, sponsorisé le prix de Diane à Chantilly, le prestigieux sellier troque la verte campagne pour... la capitale ! « Le cheval au coeur d'Hermès et le Grand Palais au coeur de Paris », résume Patrick Thomas, heureux de voir la maison qu'il préside signer la création d'un événement dans l'univers du cheval. En créant le Saut Hermès, la griffe a souhaité renouer avec une ancienne tradition et montrer au grand public sa dextérité à franchir les obstacles. Faut-il y voir là une métaphore économique ?Le choix de la nef du Grand Palais n'est pas pur hasard. Sa forme architecturale, libre de tous appuis intermédiaires, fut choisie par ses concepteurs précisément pour pouvoir accueillir des concours hippiques et d'attelage, épreuves de vitesse et carrousels entre 1901 et 1957. Et le nom de « paddock » reste encore aujourd'hui attaché à l'espace situé sous l'escalier d'honneur de la nef. Harnacheur et sellier depuis 1837, Hermès se devait de remettre en selle une tradition perdue. Et d'y exprimer la culture de ses métiers au travers d'ateliers de sellerie et de harnachement comme dans les années passées. La manufacture fondée par Thierry Hermès a d'ailleurs remporté, en 1867, sa première médaille à l'Exposition universelle de Paris. Ces « fantaisies équestres » sonnent donc presque comme une évidence. L'organisation de l'événement a été confiée à GL Events, déjà auteur d'Equita'Lyon et des installations équestres des JO de Pékin. Trente cavaliers mondiaux vont s'y affronter au travers d'un concours de très haut niveau. Chaque épreuve doit comporter une douzaine d'obstacles d'une hauteur de 1,40 mètre à 1,60 mètre. Les champions d'aujourd'hui s'appellent Michel Robert, conseiller sportif du Saut Hermès, Kevin Staut, champion d'Europe en titre, Pénélope Leprévost, les Allemands Meredith Michaels Beerbaum, triple vainqueur de la Coupe du monde, et Marcus Ehning... Les cavaliers et leur monture poursuivront ensuite leur route vers Genève pour la Coupe du monde de concours de saut d'obstacles qui aura lieu dans dix jours. Mais auront en mémoire au moment fatidique les exploits de leur illustre prédécesseur sous la verrière : Pierre Jonquères d'Oriola qui y remporta en 1955 le Grand Prix de Paris avec la jument grise Voulette. Les aménagements qui accueillent l'ensemble des manifestations, concours et spectacles ont eux aussi été conçus en étroite collaboration avec Hermès afin de faire de cet événement un moment unique de célébration du cheval. Quant au prince du spectacle équestre, Bartabas, il ne pouvait manquer ce rendez-vous : il y présentera un « charivari équestre ». « Puissent ces concours donner des ailes aux cavaliers, et aux spectateurs, des rêves d'apesanteur ! » espère ardemment Patrick Thomas, qui donne déjà rendez-vous au public l'an prochain pour une deuxième édition. Sophie Péte
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