L'origine et le handicap en tête des causes de discrimination

Le prochain grand dossier dont pourrait se saisir le futur Défenseur des droits devrait être l'information du site Mediapart. Selon ce site, « pour les hautes instances du football français, l'affaire est entendue : il y a trop de Noirs, trop d'Arabes et pas assez de Blancs sur le terrain ». Interrogé vendredi sur le fait que les instances du football voudraient établir des « quotas discriminatoires » parmi les joueurs, Éric Molinié, président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), dont la mission se poursuivra au sein du Défenseur des droits, indique « qu'il faut une vraie enquête ». Et « s'il s'avère qu'il y a une différence de traitement sur un des 189 critères de discrimination établis par la Halde, alors il peut y avoir saisine ou autosaisine », a-t-il indiqué. Avant d'ajouter : « En l'occurrence, le critère serait celui de l'origine et le domaine, celui de l'emploi. »12.467 réclamationsÉric Molinié, qui remettait à Nicolas Sarkozy le dernier rapport de la Halde, laisse donc au Défenseur des droits - dont les nouvelles fonctions débutent le 1er mai, mais qui n'est toujours pas nommé - le soin de décider de la suite à donner à ce dossier. Un dossier qui entre tout à fait dans ses prérogatives. En 2010, selon le rapport annuel, près de la moitié des 12.467 réclamations concernaient le domaine de l'emploi (40,7 % sur le déroulement de la carrière et 9 % sur l'embauche) et leur répartition faisait la part belle à l'origine (27 %) et au handicap (19 %). Les saisines liées à la grossesse sont quant à elles devenues le troisième critère de discrimination. Cette montée en puissance, Éric Molinié l'explique par « le travail de sensibilisation de la Halde qui a permis aux femmes de sortir de leur résignation ». D'ailleurs, le montant de dommages et intérêts alloués en 2010 par les prud'hommes concerne une discrimination fondée sur le sexe et les grossesses et atteint 280.000 euros. Dans 81 % des cas, les observations formulées par la Halde sont suivies par les juridictions saisies. Et l'institution est de plus en plus sollicitée par la justice, notamment par les procureurs de la République.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.