La valse de Pôle emploi

La réforme de Pôle emploi aura été à l'image du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Qu'il s'agisse de l'intuitif « Travailler plus pour gagner plus » ou du plus contesté bouclier fiscal, la séquence a toujours été la même : une bonne idée, un calendrier adverse, un schéma imposé d'en haut, un pas de clerc et, pour finir, la fuite en avant dans un nouveau projet dont on se dit qu'il a toutes les chances d'être mal ficelé. Créer un guichet unique en fusionnant l'ANPE, l'Agence nationale pour l'emploi, avec l'Unedic (l'Union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce), répondait au souci de simplicité, de lisibilité, qui fait tant défaut à la vie économique et sociale du pays. L'idée n'était d'ailleurs pas nouvelle, puisque la loi de cohésion sociale de 2005 avait amorcé ce rapprochement nécessaire avec les maisons de l'emploi. Aussi, lorsque, en décembre 2007, Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, présente ce projet en Conseil des ministres, elle ne fait qu'inscrire ses pas dans un chemin déjà défriché. Las ! La crise des subprimes éclate à l'été 2008, la fusion se fait en plein hiver économique, les syndicats dénoncent l'inévitable désorganisation alors que le chômage explose. On ne se souvient pas qu'ils aient jamais été écoutés... Aujourd'hui, Xavier Bertrand, ministre du Travail et de l'Emploi, découvre que cette fusion a exigé une centralisation et qu'il faut « déconcentrer les décisions pour redonner de l'autonomie aux conseillers » de Pôle emploi. Et que, à nouvelle feuille de route, il faut une nouvelle direction. Un pas en avant, un pas de côté, un pas en arrière. L'objectif, nous dit le ministre, est d'accélérer la baisse du chômage. On a du mal à voir en quoi déconstruire ce qui n'est même pas achevé, améliorera le sort des demandeurs d'emploi. [email protected]
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