Chez Generali, l'heure est à l'apaisement

C'est sous un soleil de plomb et dans un grand hangar en bord de mer de la baie de Trieste que plus de 700 actionnaires de l'assureur Italien Generali se sont réunis pour l'Assemblée générale annuelle du groupe. Ils sont arrivés tous déterminés à faire table rase des douze derniers mois mouvementés pour repartir sur des bases stables. L'arrivée d'un nouveau président non exécutif, Gabriele Galateri di Genola, le 10 avril dernier, allait déjà dans ce sens. Il avait été intronisé en lieu et place de Cesare Geronzi, démissionnaire mais poussé vers la sortie par la majorité des administrateurs qui lui reprochaient de trop se mêler des affaires opérationnelles. Sûrement traumatisés par l'assemblée d'avril 2010 qui avait vu le départ rocambolesque d'Antoine Bernheim de la direction et son remplacement par Cesare Geronzi, les administrateurs et actionnaires de Generali ont fait cette année plus court qu'à l'accoutumée et aucun rebondissement n'a été noté. L'heure était donc à l'apaisement à l'image de Gabriele Galateri di Genola, un personnage d'apparence détendu et mesuré dans ses propos. Certains petits actionnaires ont tout de même demandé la démission du vice-président du groupe, Vincent Bolloréeacute;, qui détient 0,2 % de Generali, lui reprochant ses déclarations dans la presse quelques semaines plus tôt où il avait entre autre affiché son soutien à Cesare Geronzi. « La nuit porte conseil »Mais l'homme d'affaires français a aussi joué la carte de l'apaisement puisqu'il a finalement voté l'approbation des comptes 2010 alors qu'il l'avait refusée jusqu'à présent. « La nuit porte conseil », a commenté Giovanni Perissinotto, le dirigeant opérationnel de Generali, au sujet de la volte-face du Breton. Les petits actionnaires ont également reproché aux administrateurs les mauvaises performances du titre Generali et ont demandé plus de cohérence dans la gouvernance du groupe. En effet, l'action Generali a fait moins bien que ses concurrents depuis le début 2011 ( + 13% contre +19 % pour Allianz et + 21% pour Axa alors que l'indice sectoriel Bloomberg européen a progressé de plus de 22 %). De la stabilité, l'assureur Italien en aura bien besoin en 2011, étant donné la hausse du coût des sinistres d'un côté et la mauvaise tenue des marchés financiers - notamment obligataire - de l'autre. L'assureur a d'ailleurs annoncé avoir récolté 19,1 milliards d'euros de primes au premier trimestre 2011, soit une baisse de 8,3 % par rapport au premier trimestre de 2010. Le groupe compte désormais axer sa politique sur la recherche de rentabilité, que ce soit par l'innovation dans les marchés matures ou en se développant en Europe de l'est, en Asie et en Amérique du Sud, des zones ou « l'épargne est en pleine croissance ». Même si « aucune acquisition de grande envergure n'y est d'actualité», indique Sergio Balbinot, autre homme fort du groupe et chargé de l'international.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.