LBO : les fonds reprennent les affaires, mais en famille

En début de semaine prochaine, le fonds d'investissement français PAI Partners devrait finaliser le rachat de Laboratoire Cerba pour 500 millions d'euros. Une opération emblématique à deux titres: d'abord parce que Cerba évolue dans le secteur de la santé, terrain de chasse privilégié des firmes de private equity, mais surtout parce que la société a déjà fait l'objet de plusieurs LBO. Entre 1998 et 2006, trois fonds se sont succédé à son capital : Initiative & Finance allié à la Financière Natixis, Astorg puis Industri Kapital. Et probablement PAI demain... Ces transactions où les acteurs du LBO font des affaires ensemble (« opérations secondaires ») deviennent la norme. En France, les trois « deals » de taille majeure conclus depuis le début de l'année entrent dans cette catégorie: Spotless (détenu par Axa PE) a été racheté par BC Partners, Sebia (Montagu) par Cinven et Go Voyages (Financière Agache et CNP) par Axa PE. Et les autres grands dossiers aujourd'hui sur leurs tablettes sont déjà aux mains d'un de leurs concurrents: Picard (BC Partners), Quick (Qualium), MWBrands (Trilantic), B&B (Eurazeo), Medi-Partenaires ou Poult (LBO France - lire encadré). Seuls Foncia et Gianonni font figure d'exception. distribuer aux investisseursLa règle ne se dément pas à l'étranger, avec, par exemple, la cession des groupes scandinaves Aleris et Handicare, propriétés respectives des fonds EQT et Herkules Capital. Les chiffres sont éloquents: au premier trimestre, environ deux tiers des opérations de LBO ont été conclues entre fonds d'investissement, d'après LCD. Seuls 6,9% des vendeurs étaient des actionnaires familiaux. Pour Lionel Assant, associé gérant de Blackstone au bureau de Londres, « deux facteurs expliquent ce phénomène. D'une part, les acteurs industriels ne sont pas vendeurs aujourd'hui, ou alors à des prix très élevés. Ils ont profité de la réouverture des marchés obligataires pour se refinancer et n'ont donc plus de besoin de liquidité à court terme. D'autre part, certains fonds d'investissement doivent impérativement réaliser des sorties afin de redistribuer de l'argent à leurs investisseurs, quitte à réviser leurs prétentions à la baisse. Comme le marché des introductions en Bourse s'est fermé, ils se tournent vers le secondaire. » La prédominance de ce type d'opération a également son corollaire : il ne permet pas au capital-investissement de jouer son rôle de transmission d'entreprises familiales ou de transformation d'activités de groupes industriels («LBO primaire»). « Il est certain qu'une opération primaire est souvent plus risquée à mener, mais c'est là qu'un fonds crée véritablement de la valeur dans l'entreprise », juge le président d'un grand fonds.
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