L'industrie alimentaire dénonce les distributeurs « hors-la-loi »

Les distributeurs sont des hors-la-loi, on en a ras le bol ! » Jean-René Buisson, le représentant des entreprises agroalimentaires a envoyé ce mardi un énième coup de semonce au gouvernement. Les trois amendements à la loi de modernisation de l'agriculture (LMA) proposés par son association, l'Ania, pour corriger l'application d'une autre loi, la LME (loi de modernisation économique régissant les rapports industrie/commerce), ont tous été rejetés.Ces amendements portaient sur le respect des conditions générales de ventes, du plan d'affaires (qui détaille les rabais et promotions négociées pour l'année) et l'application immédiate des tarifs, qui sont chaque année décidés en février mais ne sont parfois pas modifiés en rayon avant juillet. « Cela a été refusé en bloc mais nous promettons de mauvaises nuits au ministre de l'Agriculture lors du vote de la loi à l'Assemblée nationale fin juin », a continué Jean-René Buisson. Pour le moment, les premières assignations faites aux Leclerc, Système U, Carrefour et autres pour respecter les règles n'ont rien donné. Du coup, le président de l'Ania durcit le ton. Il se dit prêt à faire front commun avec les agriculteurs de la FNSEA pour bloquer Paris dès septembre et à modifier les statuts de l'Ania afin qu'elle puisse attaquer les distributeurs en justice.Tout ceci intervient dans un contexte de baisse des prix imposée par les distributeurs en 2009. Ces prix ont reculé de 7,4 %, entraînant pour la première fois une chute globale du chiffre d'affaires de l'industrie agro-alimentaire (IAA) de 7,9 % (à 139 milliards d'euros) malgré un maintien des volumes vendus. « Contrairement à sa petite opération de communication de mai dernier, c'est bien la distribution qui ne répercute pas les baisses des prix agricoles », s'énerve le président de l'Ania, chiffres Insee à l'appui (voir graphique). La taille des entreprisesPlus grave, les exportations françaises déjà faibles (32 milliards) chutent de 9,2 % en 2009. Notamment à cause du vin (? 19 %) et des produits laitiers (? 10 %). La France est passée en 2008 de deuxième à quatrième exportateur derrière les Pays-Bas, l'Allemagne et les États-Unis. Jean-René Buisson dénonce les prélèvements publics, deux fois plus élevés qu'en Allemagne, la taille trop petite des entreprises (72 % des IAA ont moins de 20 salariés) et l'absence de politique volontariste du gouvernement. Ses perspectives pour 2010 ne sont pas très optimistes. La marge nette des IAA, qui a perdu un point, à 5 %, en 2009, ne devrait pas remonter avant 2011, de même que les investissements, en baisse de 14 %. Selon lui, le prix des matières premières devrait de nouveau grimper. n
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