découverte

Topkapi?? La tour de Galata?? Certes, ces incontournables de la capitale culturelle de la Turquie - et de l'Europe pour 2010 - sont toujours là, mais Istanbul offre aujourd'hui bien d'autres espaces pour apprécier l'art ou l'architecture. Prenez par exemple Bilgi Santral, abrité dans une ancienne centrale électrique, et qui forme désormais le coeur du campus de l'université Bilgi. Au rez-de-chaussée, les machines, un peu rouillées, mais pleines de charme postindustriel, et à l'étage, des expositions d'artistes contemporains turcs. Ou l'Istanbul Modern, logé dans d'anciens « entrepôts » (en turc dans le texte) en bordure du Bosphore, et qui affiche la plus belle collection d'art contemporain de la Turquie actuelle.Et il ne faudrait pas oublier les musées déjà plus établis, tels le petit Pera Museum, en centre-ville, et le Sabançi Museum, juste en face de l'université du même nom, le premier offrant des valeurs sûres, telle l'actuelle exposition Botero (jusqu'au 18 juillet), le deuxième, une exposition centrée sur l'art de la calligraphie (« Transcending Borders with Brush and Pen ») qui s'est achevée le 27 juin. Dernier espace ouvert en date?: l'Arter/Space of Arts, inauguré il y a peu sur l'Istiklal, la rue passante de Beyoglu, l'un des quartiers animés d'Istanbul. Un tank en caoutchouc qui se gonfle et se dégonfle, menaçant ou comique, comme l'on veut, avec son canon pointé sur les visiteurs, symbole de pouvoir et de sexualité, oeuvre de l'allemand Michael Sailstorfer, une vidéo rigolote d'un présentateur qui voit son visage progressivement mangé par les indices boursiers et autres informations financières, de Braco Dimitrijevic ou encore une fresque photographique de Sophie Cale, sont exposés sur trois étages. Moderne, mais encore prudent dans les choix, avec un penchant cette fois-ci pour l'international, tel est le sentiment que donne l'exposition. « C'est une bonne chose que d'amener ici des artistes étrangers, estime d'ailleurs le commissaire, René Block. Cela permet aux artistes d'ici de se comparer à la scène internationale. » D'autant que les collectionneurs d'art contemporain, de plus en plus nombreux dans une ville où quelque 300 galeries se sont ouvertes ces derniers mois, veulent désormais connaître les talents étrangers, après avoir fait le plein d'art local. « La scène artistique est particulièrement dynamique ici », confirme Steven Riff, un galeriste de Strasbourg, venu chercher quelques idées à Istanbul. Les amateurs seront donc comblés. Et tout cela grâce aux grandes familles d'industriels turcs. L'Arter est le bébé de la famille Koç, comme le Sabançi Museum est celui des Sabançi, tandis que l'Istanbul Modern est animé par la famille Eczacibasi. « Les grandes familles de la ville se disputent le monde de l'art », souligne Nuri Colakoglu, membre de la Tusiad, la fédération des grands patrons turcs, qui finance également l'Institut du Bosphore, un centre de réflexion visant à rapprocher la Turquie de l'Europe. Une façon, pour cette élite, de renforcer la modernité qui s'empare petit à petit de la ville.Lysiane J. Baudu, à Istanbul
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