Wendel : « Nos participations font le grand chelem »

Après une année 2009 dans le rouge, quel bilan faites-vous du premier semestre ?Le premier semestre a été excellent, pour Wendel comme pour toutes les sociétés du groupe. Certes, des incertitudes subsistent sur le contexte économique, mais je suis confiant pour l'avenir. L'heure est à un fort rebond opérationnel pour toutes nos participations sans exception : c'est un véritable grand chelem ! En conséquence, l'actif net réévalué, qui est l'indicateur le plus pertinent pour mesurer les performances de Wendel, est en nette hausse [+ 19 % depuis le 1er janvier, à 63,2 euros, Ndlr].Toutes vos participations sont donc de nouveau en ordre de marche... Au cours de 2009 et début 2010, beaucoup d'efforts ont été consacrés à nos sociétés non cotées, avec, notamment, la restructuration de Deutsch et Materis et la prise de contrôle de Stahl [montée de 48 % à 92 % du capital en février, Ndlr]. L'évolution très positive des performances de ces entreprises valide notre stratégie. Par exemple, Stahl a signé, entre mars et juin 2010, le meilleur trimestre de son histoire en termes de chiffre d'affaires. Materis, aussi, a fait beaucoup mieux qu'attendu. En près un an et demi, votre société a beaucoup évolué. Quel est aujourd'hui le « modèle Wendel » ?La stratégie d'investissement de Wendel repose aujourd'hui d'abord sur la croissance externe de ses participations et aussi sur la recherche de nouvelles acquisitions. En suivant cette voie, notre objectif est de capter un maximum de croissance dans les pays émergents, où nous sommes très présents. L'exposition de l'activité de nos sociétés à ces économies a d'ailleurs sensiblement augmenté en un an, de 22 % à 26 %. Au premier semestre, 10 acquisitions ont été conclues par nos participations, les plus notables étant celles de Bureau Veritas, avec le rachat d'Inspectorate, de Legrand, en Inde et en Turquie, et de Materis qui a réussi une OPA en Afrique du Sud. C'est de cette manière-là et avec les performances de nos sociétés leaders que nous créons prioritairement de la valeur aujourd'hui et pour la période 2010-2013. Vous délaissez les investissements directs ?Non. Nous restons attentifs aux dossiers du marché. Nous ciblons des sociétés à fort potentiel d'une valeur supérieure à 50 millions d'euros. Ce sont ces nouvelles acquisitions qui nous permettront de créer de la valeur au-delà d'un horizon de 4 ans. Une seule certitude : Wendel ne réalisera pas de méga-opérations. Wendel et Saint-Gobain ont-ils définitivement enterré la hache de guerre ?La nature de nos relations avec Saint-Gobain a totalement changé. Nous avons rétabli la confiance là où elle avait disparu. Aujourd'hui, nous sommes présents, Bernard Gautier et moi, comme nous le souhaitions, dans tous les comités du groupe. La cession d'une nouvelle partie de nos protections sur les titres Saint-Gobain au mois de mai traduit notre confiance dans la stratégie de la direction actuelle, laquelle est renforcée par les excellents résultats de cette année. L'opération sur Saint-Gobain avait justement été l'une des causes de l'endettement excessif de votre société. Le travail mené depuis votre arrivée pour le réduire a-t-il été suffisant ?Wendel est aujourd'hui raisonnablement endetté. Depuis mars 2009 notre dette a été réduite et nos échéances repoussées. En outre, nous disposons d'une trésorerie de 1,6 milliard d'euros [dont 749 millions nantis, Ndlr]. Une ligne de crédit de 900 millions d'euros et un crédit syndiqué de 1,2 milliard, dont les conditions de tirage sont respectées, sont également disponibles. Et rappelons que maintenir un effet de levier fort est créateur de valeur pour Wendel, puisque cela nous permet de profiter d'amplifier l'impact de la croissance de nos sociétés sur notre bilan. Ces 12 derniers mois, notre ANR a ainsi crû de plus de 70 %, alors que nos actifs s'appréciaient de 26 %. En mars, KKR a de nouveau cédé une partie de ses titres Legrand. Pourquoi ne pas avoir fait de même ? Stallergenes sera-t-il le prochain actif vendu ?Procéder à des cessions fait partie de notre métier. Toutefois, nous n'avons pas les mêmes contraintes que les fonds d'investissement qui ont souvent des horizons de temps différents. Ces derniers mois, Legrand a franchi un nouveau cap et a considérablement accru sa profitabilité. Nous avons décidé en mars de ne pas céder de titres supplémentaires. Quant à Stallergenes, dans laquelle Wendel est présent depuis 1993, c'est une très belle réussite. Aujourd'hui, la société fait face à trois enjeux : le développement en Europe mais aussi en Asie d'abord puis aux États-Unis, notamment pour y commercialiser Oralair. Il y a sans doute un moment où ces développements internationaux pourraient conduire à une évolution du capital de Stallergenes.
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