La place parisienne mal partie pour retrouver son pic de 2000

Le 4 septembre n'est pas seulement la date anniversaire de la proclamation de la troisième République française. Elle correspond aussi à une date phare pour les boursiers?: le record historique de l'indice CAC 40 en 2000 où, ce jour, il avait culminé à 6.922,33 points en clôture. Et ce, sous l'impulsion d'une frénésie d'achats sur les valeurs technologiques qui n'en finissaient plus de gravir tous les échelons et de provoquer toutes les aberrations. Depuis, la chute n'en a été que plus dure. Aux excès à la hausse ont succédé des excès à la baisse, les investisseurs adorant, certes, brûler ce qu'ils ont adoré. Comme en témoigne le niveau de ce même CAC 40 qui, le 12 mars 2003, touchait 2.401,15 points, un point bas qui allait toutefois sonner l'heure de la reprise, l'indice phare parisien n'ayant cessé depuis lors et jusqu'à la crise des subprimes de regagner du terrain (il est revenu jusqu'à 6.168,15 points en juin 2007).Cet anniversaire est intéressant à plus d'un titre. Lorsque le CAC 40 a frôlé les 7.000 points en 2000, le PER (ratio de capitalisation établi à partir du rapport cours de Bourse-bénéfice net par action) de l'ensemble des valeurs composant l'indice s'établissait à 25. Aujourd'hui, avec un CAC 40 évoluant aux alentours de 3.500 points, le PER moyen est de 10,5 sur la base des anticipations de profits 2010. C'est dire si les fleurons de la cote parisienne sont moins bien valorisés qu'il y a dix ans. Tout aussi symptomatique?: les 40 sociétés de l'indice parisien cumulaient 59 milliards d'euros de résultats nets en 2000. Aujourd'hui, elles devraient avoisiner 85 milliards à la fin de l'année, selon les chiffres compilés par PrimeView. Un constat tout aussi négatif si l'on compare toujours les deux niveaux du CAC 40 en 2000 et 2010.Il est donc évident que les entreprises du CAC 40 sont encore loin de retrouver les valorisations de 2000 alors que la masse cumulée de leur profits est cependant nettement supérieure aujourd'hui. La preuve que les investisseurs, quoi qu'ils en disent, restent sur la défensive depuis la crise financière de la fin 2007 et qu'en dépit de ratios boursiers on ne peut plus tentants, ils ne se précipitent pas sur les actions. Les chutes spectaculaires connues en 2001-2002 puis en 2008 leur auraient-elles enfin donné des leçons??rationalisationIl est clair que les investisseurs ne sont plus prêts à surpayer des entreprises aux perspectives pourtant attrayantes. Et ce, contrairement à ce que l'on pouvait voir pendant la bulle Internet, où les opérateurs se ruaient sur des valeurs aux PER parfois exorbitants (certaines sociétés offraient des PER de 80 à 90). La rationalisation des gestions et des modes de sélection de valeurs a sans aucun doute mis hors-jeu certaines dérives que se permettaient quelques vedettes des marchés. Les entreprises devront donc montrer vraiment patte blanche avant que les indices ne retrouvent leur niveau d'antan. Pascale Besses-Boumard
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