Bouygues et Vinci espèrent une sortie de crise dans le BTP

Les majors du BTP commencent à voir le bout du tunnel. « La crise n'est pas terminée mais le plus dur est derrière nous », a noté mercredi Martin Bouygues, PDG du groupe éponyme. « Dans la construction, l'activité a cessé de se dégrader en France comme à l'international », a ajouté Xavier Huillard, son homologue chez Vinci.De fait, si, au premier semestre, Bouygues construction a vu son chiffre d'affaires baisser de 5 %, la filiale a engrangé un record de prises de commandes à 6,1 milliards d'euros (+ 38 % par rapport au premier semestre 2009), dont un centre d'affaires à Doha, le complexe portuaire de Tanger Med II ou un tunnel à Hong Kong. Son carnet de commandes atteint 13,9 milliards d'euros à la fin juin et lui offre une belle visibilité, 8,12 milliards étant à réaliser sur 2011 à 2015. De son côté, Vinci a vu l'activité de ses filiales BTP se stabiliser au deuxième trimestre. Et, porté par ses filiales étrangères et ses métiers de spécialité, le groupe a remporté de beaux succès à l'étranger (dont un tunnel en Grande-Bretagne et une ligne ferroviaire express à Hong Kong). Du coup son carnet de commandes hors de France (15,3 milliards d'euros) dépasse celui contracté en France (13,1 milliards d'euros).Plans d'austéritéVinci assure avoir été peu affecté par l'annulation de certains projets d'infrastructures en raison des plans d'austérité, excepté en Grande-Bretagne où il a adapté son activité en conséquence. Dans l'Hexagone, les plans de marche pour les lignes TGV sont maintenus et la régression des budgets d'investissement des collectivités locales reste « gérable ». « La commande publique se tient dans l'Hexagone avec les programmes de rénovation des hôpitaux ou des universités tandis que la commande privée (bureaux, hôtels, centres commerciaux) frémit », ajoute Xavier Huillard. Dans la route en revanche, un métier de cycle court, de petits contrats, très dépendants des collectivités locales et touché par la guerre des prix sans compter des conditions climatiques défavorables au premier trimestre, Eurovia et plus encore Colas ont réalisé de piètres performances. La filiale routes de Bouygues, dont la perte d'exploitation a atteint 47 millions, a été touchée de plein fouet par la récession en Europe de l'Est (9 % de son chiffre d'affaires). Colas a vu ses marchés chuter jusqu'à 60 % et a subi l'abandon d'un projet autoroutier en Slovaquie qui lui garantissait 700 millions d'euros de chiffre d'affaires. Aussi s'est-elle séparée de 2.400 personnes sur 7.900 en Europe centrale.Côté français, Colas a aussi connu des déconvenues avec l'abandon du tram-train de la Réunion, qui devait lui apporter 800 millions d'euros de chiffre d'affaires. Son carnet de commandes reste orienté à la hausse (+ 4 %). Mais vu les incertitudes qui pèsent sur les finances des collectivités locales, Colas compte limiter les recrutements et regrouper ses agences afin de réduire ses frais généraux. Sophie Sanchez
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