Alors que Luc Chatel fait sa deuxième rentrée scolaire ce je...

Alors que Luc Chatel fait sa deuxième rentrée scolaire ce jeudi matin, l'heure du premier bilan a sonné. Et déjà les jugements sont beaucoup plus partagés qu'au premier jour. Nommé en juin 2009 à l'Education nationale pour désamorcer les crispations créées par son prédécesseur Xavier Darcos, l'ex-secrétaire d'Etat à l'Industrie et à la Consommation a bénéficié d'un accueil positif. Et ce, en dépit de la poursuite de sa fonction de porte-parole du gouvernement, peu compatible avec le lourd portefeuille de l'Education. A l'inverse de Xavier Darcos, il n'était pas issu du sérail et réputé peu intéressé par la question éducative, mais apparaaissait moins idéologue et plus arrangeant, aux yeux des syndicats d'enseignants. De fait, Luc Chatel, qui a la réputation d'être lisse et prudent, avait d'emblée affirmé sa différence avec le style provocateur de Xavier Darcos, en mettant en avant sa volonté de dialogue. Aujourd'hui, l'indulgence de la communauté éducative a fait long feu, minée notamment par les suppressions de postes. Certes, la réforme du lycée lancée ? par Xavier Darcos ? a été édulcorée. La méthode est plus souple et pragmatique, les relations plus policées. Bref, tout se fait avec moins de bruit. Mais « le fond politique n'a pas changé, constate Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa. Luc Chatel poursuit les réformes Darcos et s'inscrit dans la politique de Nicolas Sarkozy. » A savoir : « Une vision libérale et concurrentielle de l'école. » Bref, selon les enseignants, au lieu d'infléchir cette politique, il l'a seulement, en bon ex-chef de produit de l'Oréal et diplômé de marketing, su l'« enrober », juge Christian Chevalier. Quant au « pacte carrière » promis par l'ex-DRH, il a laissé les enseignants sur leur faim. La méthode Chatel ne fait donc plus illusion parmi les personnels de l'éducation, qui lui reprochent de lancer les débats avec force communication, parfois en organisant de grandes conférences (comme sur la sécurité à l'école ou les ryhtmes scolaires), mais d'appliquer ses initiatives sans réelle négociation. « Sa technique est remarquable : elle allie rondeur des propos et dureté de l'application », pointe Frédéric Rollet, co-secrétaire générale du Snes-FSU. C'est à l'évidence ce que le chef de l'Etat attendait de lui. Une réussite qui lui a permis un moment de figurer dans le peloton de tête des premiers ministrables. C. J.Bon élève du gouvernement, il sait « marketer » ses réformesLa méthode Chatel
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