Lagarde plus optimiste pour l'activité, pas pour les déficits

ConjonctureCe serait assez logique. Après l'augmentation surprise de 0,3 % de l'activité au deuxième trimestre, et d'un troisième trimestre qui, selon elle, « ne serait pas mauvais », Christine Lagarde a laissé entendre dans un entretien accordé à l'agence Reuters qu'elle pourrait relever sa prévision d'activité économique pour 2009 (? 3 %). Cette décision ne surprendrait pas réellement, sachant que l'acquis de croissance s'élevait à ? 2,4 % fin juin. C'est-à-dire que si la croissance était nulle aux troisième et quatrième trimestres, le PIB reculerait de 2,4 %. Il faudrait donc un très gros coup de frein de l'économie au second semestre pour que cette « performance » ne se réalise pas. Une mini-repriseOr la plupart des récentes enquêtes de confiance réalisées par l'Insee auprès des ménages et des entreprises indique une prochaine mini-reprise de l'activité. Selon l'indice PMI Markit des directeurs d'achat publié hier, l'activité industrielle a progressé en août. Une première depuis mai 2008. Cette petite reprise trouverait en partie son origine dans l'application de la prime à la casse que Christine Lagarde envisage de prolonger jusqu'en 2011 (lire page 15). En revanche, compte tenu de la fragilité de la conjoncture, la ministre laisse inchangée sa prévision pour l'année prochaine (+ 0,5 %). « Pour le moment, je conserve ma prévision pour 2010, qui est positive et plus élevée que celles que la Commission européenne et d'autres prévisionnistes ont faites il y a quelques mois. Ils pensent maintenant que j'ai pu avoir raison », a-t-elle poursuivi. La banque BNP Paribas, par exemple, anticipe une baisse de 0,2 % du PIB l'année prochaine. Néanmoins, cette éventuelle reprise serait insuffisante pour inverser la tendance à la dégradation du déficit public. Selon la ministre, celui-ci devrait dépasser cette année la prévision du gouvernement, comprise entre 7 % et 7,5 % du PIB. À titre de comparaison, il s'était élevé à 3,4 % en 2008. « Nous avons moins de recettes, l'impôt sur les sociétés en particulier sera significativement moins élevé que ce que nous prévoyions, et les mesures de relance sont financées par les finances publiques. Donc vous collectez moins et vous dépensez plus, qu'est-ce que vous obtenez ? Un déficit supplémentaire », a-t-elle expliqué. Pour 2010, Christine Lagarde se garde à nouveau de faire le moindre pronostic. Fabien Piliu
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