La banque régionale LBBW s'engage dans une restructuration sévère

llemagneLBBW passe au régime sec. Le plan de restructuration de la Landesbank du Bade-Wurtemberg proposé par son nouveau patron, Hans-Jörg Vetter, a été adopté hier à Stuttgart par le conseil de surveillance. Et il est sévère. La banque entend supprimer, d'ici à 2013, 2.500 postes soit un quart de ses effectifs, participant ainsi à l'objectif de réduction des charges de 700 millions d'euros par an. Son bilan de 448 milliards d'euros, le plus important des Landesbanken, devra être réduit de 40 % dans le même temps. L'institut entend désormais se concentrer sur ses fonctions originelles : le crédit aux PME, la gestion de la clientèle privée et la centralisation des opérations des caisses d'épargnes des trois Länder où elle est présente. Les activités de produits structurés vont être abandonnées, ainsi que le financement des bateaux et des avions. Dans l'immobilier, le groupe se concentrera sur l'Allemagne. Les filiales luxembourgeoises et irlandaises seront fermées ainsi que 8 des 11 bureaux en Europe. Les implantations asiatiques et américaines seront en revanche conservées, mais le mot d'ordre est désormais de se concentrer sur le client. On ignore si la LBBW entend avoir recours, comme la WestLB devrait bientôt le faire, à la structure de défaisance mis en place par Berlin cet été et qui lui permettrait de stocker rapidement hors de son bilan les actifs et les filiales dont elle ne veut plus, sous la responsabilité financière de ses actionnaires.provisions insuffisantesLBBW n'avait, en fait, pas le choix. La Commission européenne attendait ce type de mesure pour valider définitivement l'augmentation de capital de 5 milliards d'euros réalisée en juillet par ses trois grands actionnaires [le Land de Bade-Wurtemberg, la ville de Stuttgart et les caisses d'épargne] et qui s'accompagnait d'une garantie de 12,7 milliards d'euros. D'autant que depuis, la situation de la banque s'est dégradée. Outre de graves difficultés dans l'immobilier, la crise a affecté fortement le portefeuille de crédit aux entreprises du groupe. Les quelque 800 millions d'euros placés jusqu'ici en provisions pourraient ne pas suffire. Par ailleurs, la valeur du portefeuille d'actifs « toxiques » hérité de SachsenLB, la peu prudente Landesbank saxonne rachetée sous la pression politique en 2007, continue de peser sur les comptes. LBBW a confirmé hier qu'elle s'attendait pour l'exercice en cours à « des pertes substantielles ». Selon les rumeurs, ces dernières pourraient, comme l'an passé, avoisiner les 2 milliards d'euros. Ce plan permettrait donc aussi d'éviter de solliciter à nouveau les actionnaires.LBBW pourrait montrer la voie à ce secteur qui est décidément le talon d'Achille de la banque allemande. Une fois assainie, la banque pourrait de nouveau se présenter comme un pôle de concentration, notamment avec sa voisine bavaroise BayernLB. Elle pourrait aussi être privatisée. Cette option est notamment préférée par le parti libéral, le FDP. Or la coalition CDU-FDP, qui gouverne le Land de Bade-Wurtemberg, sera également celle qui, le mois prochain, prendra les rênes du gouvernement fédéral à Berlin. Romaric Godin, à Francfort
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