« ? Les Bourses ressemblent à des sociétés technologiques ? »

Duncan L. Niederauer, Directeur Général de NYSE-Euronext Le patron du groupe Nyse-Euronext explique à « La Tribune » les motifs qui ont présidé au choix de Dominique Cerutti, appelé à remplacer Jean-François Théodore à la fin de 2009, comme nous l'annoncions dans nos éditions du 2 septembre. Futur directeur général adjoint et responsable des systèmes d'information et des activités technologiques du groupe, cet ancien directeur de IBM Global Services pour l'Europe devient également président-directeur général d'Euronext Paris et président du directoire d'Euronext NV. Hier, Paris Europlace a salué cette nomination mais a rappelé son souhait de voir les émetteurs mieux associés à la gouvernance d'Euronext.Vous avez annoncé hier la nomination de Dominique Cerutti pour succéder à Jean-François Théodore. Quels critères ont présidé à votre choix ?Nous avons recherché un candidat de nationalité française ayant une expérience significative à l'international et bénéficiant de solides connaissances dans les domaines de la technologie et de l'innovation. Le successeur de Jean-François Théodore sera non seulement directeur général adjoint du groupe, responsable des activités européennes, mais il aura aussi en charge nos activités technologiques à l'échelle mondiale. Tant en matière de rayonnement, en supervisant les accords de fourniture comme ceux avec le Brésil, la Malaisie ou le Qatar, mais aussi en jouant un rôle moteur dans la définition de notre organisation et de notre stratégie en matière de technologie au niveau du groupe. D'une manière générale, les Bourses mondiales ont beaucoup évolué récemment et ressemblent aujourd'hui davantage à des sociétés technologiques offrant des services au monde financier. D'ailleurs, la plupart des acquisitions réalisées par Nyse-Euronext depuis que je suis arrivé à la direction générale ont été des actifs technologiques. Notre management est d'ores et déjà bien doté en compétences en ce qui concerne les marchés de capitaux, ce qui explique que nous n'étions pas forcément à la recherche d'un candidat ayant grandi sur les marchés.Avec la migration des centres informatiques de Nyse-Euronext à Londres, la place de Paris s'inquiète de son devenir. Quelle est votre vision pour Paris dans la constellation Nyse-Euronext ?Pour moi, cela ne fait aucun doute : Paris reste le c?ur, le centre de nos activités en Europe. Pour tout dire, je ne pensais pas que notre décision de transférer notre serveur primaire à Londres susciterait une telle émotion. Nous avons pris cette initiative pour nous rapprocher de nos clients et parce qu'une bonne part de nos volumes d'activité en Europe est réalisée outre-Manche. Mais Paris n'est pas pour autant appelé à perdre de son influence au sein du groupe. Le directeur général adjoint de Nyse-Euronext en charge de la technologie y sera installé, la personne en charge de notre plate-forme de négociation UTP est un Français et l'équipe responsable de son développement est localisée à Paris, tout comme le centre de contrôle de nos marchés actions européens. Des conseils de direction se tiennent régulièrement à Paris. Nous y réunissons les principaux cadres du groupe début décembre. Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, a également entrepris plusieurs réformes majeures qui auront des conséquences positives pour la place de Paris en tant que centre de cotation international. Nous soutenons bien entendu ses initiatives et partageons sa vision de faire de Paris un centre financier international.Bercy et l'AMF se sont prononcés en faveur d'une révision de la directive européenne Marchés d'instruments financiers. Quelles sont vos attentes ?Euronext a mieux résisté que les Bourses américaines, qui ont été confrontées à la concurrence des réseaux électroniques quelques années plus tôt. Grâce notamment à des efforts au niveau de la tarification, Euronext est parvenue à maintenir sa part de marché dans un environnement très concurrentiel. Mais alors que nous nous apprêtons à fêter le deuxième anniversaire de la directive, il est temps de faire un premier bilan et de remettre les choses à plat. Il ne s'agit pas de stopper net la concurrence. Mais nous devons placer l'ensemble des acteurs sur un terrain d'égalité. Les plates-formes alternatives ne sont pas soumises aujourd'hui au même niveau d'exigence que les Bourses réglementées, comme la surveillance des marchés. Pourtant, à partir d'un certain volume d'activité, elles le devraient. C'est, pour moi, la contrepartie à payer pour démarrer son activité face aux marchés régulés. Et dans un contexte d'après-crise, il est probablement plus acceptable de demander un relèvement des exigences pour les marchés alternatifs que de réclamer une baisse des obligations réglementaires pour les Bourses traditionnelles.
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