Les groupes papetiers à la fête en bourse

l'actualité de votre argentS'il est un secteur qui signe un rebond spectaculaire en Bourse, c'est bien celui du papier. Depuis le 9 mars, date à laquelle les Bourses mondiales étaient tombées à leurs plus bas niveaux depuis dix ans, l'indice Bloomberg World Forest Products and Paper a quasi doublé. Une performance près de deux fois supérieure à celle du S & P 500 ou du DJ Euro Stoxx 50, l'indice qui regroupe les principales capitalisations européennes.Qu'est-ce qui fait courir ainsi les actions des groupes papetiers, au premier rang desquels figurent les finlandais Stora Enso et UPM-Kymmene, avec chacun une envolée de près de 100 % depuis mars ? Ces valeurs sont particulièrement sensibles aux aléas conjoncturels. Or, depuis le début du mois de mars, les investisseurs, pariant sur une reprise plus rapide que prévu de l'économie mondiale, se sont entichés des secteurs cycliques. Dans leur dernière étude sur les groupes papetiers européens, les analystes de Goldman Sachs ont d'ailleurs relevé de 1?% leur prévision de croissance de la demande de papier pour 2010 et 2011, après le rehaussement par la banque de ses estimations de croissance de l'économie européenne pour les deux prochaines années. Selon Goldman Sachs, la demande de papier devrait progresser de 4?% en 2010 et de 5?% l'année suivante, à l'échelle européenne. Résultat, la banque a relevé de 11?% et de 18?% respectivement ses prévisions d'augmentation des excédents bruts d'exploitation des papetiers européens pour 2010 et 2011.Goldman Sachs optimisteMais gare à un enthousiasme excessif. Avant même l'éclatement de la crise économique de ces derniers mois, le secteur papetier souffrait d'une situation de surcapacité. Pour des raisons structurelles : préoccupations environnementales obligent, l'utilisation de papier diminue. Une baisse qui résulte également de la migration d'une partie de la presse écrite vers Internet. La crise, avec, entre autres corollaires, les difficultés du secteur publicitaire, grand consommateur de papier, a aggravé cette surproduction. Une situation qui inquiète l'agence d'évaluation financière Moody's, dont la perspective sur la solvabilité de l'industrie mondiale du papier est négative.Goldman Sachs, pourtant optimiste sur l'évolution de la demande de papier, reconnaît d'ailleurs qu'en dépit d'une amélioration de la conjoncture, le prix du papier devrait encore baisser de 7 % en moyenne en 2010. Selon la banque, c'est à partir de 2011 seulement que le prix du papier pourrait augmenter à nouveau. À condition que les papetiers continuent à mettre des usines en sommeil.Les performances boursières du secteur peuvent donc paraître exagérées par rapport à ses qualités fondamentales. Pourtant, la valeur d'entreprise de Stora Enso ne représente pas plus de 5,5 fois l'excédent brut d'exploitation estimé par Goldman Sachs pour 2011, souligne la banque. Idem pour UPM-Kymmene, qui se traite sur la base d'un multiple de 5,22 seulement. Il faut dire que les cours des papetiers reviennent de loin. n Avant même l'éclatement de la crise économique, le secteur papetier souffrait d'une situation de surcapacité.
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