La prime des offres publiques illustre la décote des marchés actions

ourseAprès le rebond spectaculaire des Bourses mondiales, amorcé le 9 mars, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur sa pérennité. Le débat sur la valorisation des marchés actions enfle à mesure que les indices se rapprochent de leurs niveaux d'avant la chute de Lehman. Ces doutes sont alimentés par les inquiétudes sur l'ampleur de la reprise bénéficiaire des sociétés cotées en 2010. Pour le moment, un constat s'impose : ces dernières relancent progressivement la machine de la croissance externe et y mettent le prix. Selon les données du cabinet Dealogic, les primes de rachat proposées lors des OPA réalisées depuis le début de l'année atteignent 21 % en Europe et 36 % aux États-Unis. Soit 2 à 5 points de plus que leur moyenne sur près de dix ans. Ces chiffres sont d'autant plus notables qu'ils n'intègrent plus l'effet de surenchère alimentée par les fonds d'investissement, durant les années folles du recours à tous crins au levier de la dette. importante distorsionAujourd'hui, les niveaux de prime traduisent une importante distorsion entre, d'un côté, des valeurs de marché mises à mal par la crise et, de l'autre, une certaine réalité microéconomique. « Je n'ai pas l'impression que les prix payés lors des opérations de fusions-acquisitions soient excessifs. Ils se rapprochent plutôt d'un niveau reflétant des synergies potentielles », considère Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM. Et d'ajouter : « Certains acquéreurs n'hésitent pas à se montrer généreux lorsque se présente une opportunité de développement sur des niches de marché. » Dernier exemple en date : il y a une dizaine de jours, Dell a mis la main sur Perot Systems pour un prix supérieur de 75 % à son niveau de cours moyen lors de la semaine précédant l'annonce de son rachat. Fin août, Walt Disney avait proposé une prime de 31 % aux actionnaires de Marvel. dans l'attente d'un rally ?Selon Frédéric Buzaré, « la décote implicite qui ressort des niveaux de primes de rachats devrait être amenée à se réduire à mesure que les opérations de fusions-acquisitions continueront d'alimenter la hausse des marchés actions ». En tout cas, la dernière fois que les primes de rachat culminaient à ces niveaux de part et d'autre de l'Atlantique, un long rally haussier s'est ensuivi. Mi-mars 2003, les indices boursiers occidentaux entamaient une ascension qui allait durer quatre ans et se traduire par un quasi-doublement de leur valeur sur la période. Et cela, alors que les primes avaient, comme aujourd'hui, avoisiné en moyenne 22 % en Europe et 36 % aux États-Unis en 2002. Faut-il en conclure que l'histoire devrait logiquement se répéter ? Il serait hâtif de répondre par l'affirmative. Même si, comme le souligne Frédéric Buzaré, en se fiant à des repères de milieu de cycle, on peut considérer que le compartiment des actions reste peu cher. Notamment pour un industriel dont la logique d'intégration de nouveaux actifs ne se limite pas à un aspect d'ordre purement patrimonial.
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