Hatoyama entame ses réformes malgré la crise

JaponNouvel indicateur négatif pour l'économie japonaise. La Banque du Japon a publié jeudi son baromètre trimestriel de confiance des patrons, dit Tankan, qui pointe une baisse des investissements à l'avenir. Mardi, le gouvernement avait annoncé que l'indice des prix avait encore baissé en août, montrant clairement que l'économie de l'archipel avait renoué avec le vieux démon de la déflation. Malgré une conjoncture aussi défavorable pour les entreprises, le Premier ministre, Yukio Hatoyama, élu sur la promesse de redistribuer les fruits de la croissance au peuple par toute une série de mesures sociales, continue de promouvoir son agenda de réformes. Son gouvernement, authentique alternance depuis 1955, est parti sur les chapeaux de roue et vit un véritable état de grâce. Chaque jour voit son annonce fracassante. Oui, le Japon s'efforcera bien de réduire de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 par rapport au niveau de 1990, martèle Yukio Hatoyama. Oui, le gouvernement détournera bien vers d'autres besoins une partie des 15.000 milliards de yens de budget supplémentaire déjà affectés par le Premier ministre sortant. Oui, 143 projets de travaux publics seront gelés et réexaminés à la loupe afin de déterminer lesquels sont vraiment nécessaires, promet le nouveau ministre de l'Aménagement du territoire. Oui, la reprise en main du pouvoir par le gouvernement au détriment de l'administration a commencé : les ministres tiennent désormais leurs points de presse (qu'ils ont ouverts aux journalistes étrangers) seuls, sans hauts fonctionnaires pour leur souffler que penser. Surtout, les ministres prennent position. Jusqu'à maintenant, les vice-ministres dirigeaient la politique du Japon. L'ambition du gouvernement Hatoyama est de rendre au politique ce qui lui est dû, et de gouverner effectivement. De fait, beaucoup des ministres nommés ont fait leurs armes à la Diète contre l'administration qu'ils dirigent aujourd'hui.maintenir le capÀ ces mesures très impressionnantes répondent cependant quelques reculades. Ainsi en va-t-il de l'incroyable nomination de Shizuka Kamei au poste de ministre des Services financiers et postaux. Lorsque Junichiro Koizumi commença le nettoyage des mauvaises créances des banques, ce politicien chevronné avait traité son prédécesseur d'« agent des vautours étrangers ». Il prédisait la vente à l'encan de la finance japonaise à des fonds américains. Aujourd'hui, Shizuka Kamei veut revenir entièrement sur la privatisation de la poste. Reste que l'équipe élue entend maintenir le cap : « Vous n'avez pas une idée de changement ? Le gouvernement en cherche, c'est là-dessus qu'il a été élu », demande un lobbyiste japonais à un chef d'entreprise étranger incrédule. nInfographie1col 50mm
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.