En réclamant, peu avant le vote définitif de la réforme des retraites par le Parlement et la septième journée de mobilisation, « une négociation sur l'emploi des jeunes et des seniors entre le patronat et les syndicats », François Chérèque a jeté un pavé dans la mare. La proposition aussitôt acceptée par la présidente du Medef, Laurence Parisot, a également été saluée par le gouvernement, trop content d'y voir une sortie de crise. Le leader de la CFDT s'en est défendu en dénonçant une « instrumentalisation»... Avec cette négociation, la CFDT « ne veut pas d'un énième zinzin autour de la question des jeunes » mais « mettre le patronat devant ses responsabilités », explique Hervé Garnier, secrétaire national de la centrale. De son côté, René Valladon, secrétaire confédéral à FO, se prononce pour la tenue d'une délibération sociale sur l'emploi des jeunes et des seniors. « Une délibération, comme l'a proposé Laurence Parisot, avant de parler de négociation. Quand on voit l'état social de notre pays, cela légitime la tenue de notre propre agenda social sans diktat de l'État », poursuit-il. A la CGT, on est plus dubitatif. Éric Aubin, membre de la direction confédérale, estime en effet qu'une délibération « limite la portée » des échanges. Reste également à définir précisément le champ de la négociation. FO réservée FO, qui avait proposé dans un courrier fin août à Laurent Wauquiez une réunion tripartite sur l'emploi des jeunes, « reste plus réservée sur la question des seniors car il y a déjà eu des négociations et des textes sur le sujet sans que les choses aient vraiment changé », précise René Valladon. À la CGT, on souhaite au contraire une négociation plus large sur l'emploi » et qu'on n'oublie pas les « 25-45 ans ».Le Medef - qui devrait contacter les syndicats et échanger dans le cadre de bilatérales avant d'entrer dans le vif du sujet -, ne souhaite pas s'exprimer pour le moment sur le sujet. L'idée étant tout de même que les rencontres démarrent avant la fin de l'année. Ce qui laisse le temps aux uns et aux autres d'affûter leurs idées autres que l'alternance ou bien le tutorat... La CFDT souhaite par exemple aborder les questions plus larges de l'orientation, de la précarité des jeunes dans l'emploi ou le logement et de l'insertion dans l'entreprise. Isabelle Moreau

latribune.fr

01 Nov 2010, 23:21

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