Les banques françaises résistent mieux que les américaines

Plus de 7 milliards de dollars de perte pour Bank of America, un bénéfice divisé par près de deux pour Goldman Sachs, des ambitions remisées au placard chez Santander... Les résultats du troisième trimestre 2010 se révèlent pour l'instant décevants. Ces dix prochains jours, les banques françaises se prêteront à leur tour à l'exercice, en commençant pas Société Généralecute; Générale mercredi et BNP Paribas jeudi. A priori, les nouvelles seront bonnes. A l'exception de Natixis (groupe BPCE), toutes devraient enregistrer un bond de leur résultat net par rapport au troisième trimestre 2009, d'après une étude de Credit Suisse: + 36 % pour BNP Paribas, à 1,77 milliard d'euros ; + 87 % pour Société Généralecute; Générale, à 798 millions ; + 159 % pour Crédit Agricolegricole, à 750 millions, et, enfin, - 3 % pour Natixis, à 351 millions. « Les banques françaises profitent de la poursuite de la baisse de leur coût du risque, notamment à l'international », estime un analyste. En banque de détail, toutes devraient afficher une hausse de leur bénéfice sur un an. Mais la véritable interrogation portera sur la santé de leurs activités de financement et d'investissement, talon d'Achille de leurs consoeurs américaines au troisième trimestre. « Sur les marchés actions, BNP Paribas et Société Généralecute; Générale bénéficieront d'une reprise notable, après un deuxième trimestre caractérisé par un coût élevé de la couverture des produits dérivés », avancent les équipes de Credit Suisse, qui anticipent en revanche des revenus faibles pour Crédit Agricolegricole et Natixis en raison de leur moindre activité dans les « dérivés ». BNP Paribas devrait accuser une baisse limitée de son résultat net avant impôts en banque d'investissement par rapport au troisième trimestre 2009 (- 7,5 %, à 1,26 milliard d'euros). Mais, surtout, les marchés espèrent que les banques françaises détailleront leur feuille de route pour faire face aux nouvelles exigences de capitaux nées des règles de Bâle 3. Toutefois, « leurs attentes risquent d'être déçues, car elles vont certainement attendre le déroulement du G20 [les 11 et 12 novembre, Ndlr], et les contours définitifs de la réforme avant de communiquer sur ses conséquences », pense un analyste. Société Généralecute; Générale sera particulièrement observée à cette occasion, car la redéfinition des règles prudentielles pourrait entraîner une multiplication par près de 5 de ses besoins en fonds propres pour le risque de marché. Les banques françaises devront encore convaincre qu'elles peuvent échapper à l'augmentation de capital.
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