AG2R La Mondiale renforce l'offre alternative pour ses caisses de retraite

Agicam, la filiale de gestion d'actifs d'AG2R La Mondiale, choisit de se renforcer en gestion alternative. La société va proposer un fonds de hedge funds multistratégies aux caisses de retraite complémentaires d'AG2R La Mondiale, celles-ci relevant des fédérations de l'Agirc-Arrco. Agicam gère déjà 100 millions d'euros sur des fonds dédiés à la gestion alternative. Pour cela, la société de gestion a lancé un appel d'offres en juillet dernier. À la différence du fonds de multigérants obligataire ISR (lire « La Tribune » du 28 octobre), Agicam n'a pas fait appel à un consultant mais a préféré mobiliser une équipe interne dédiée à la gestion alternative. Dix-huit sociétés de gestion et banques d'investissement françaises et étrangères ont répondu à l'appel d'offres. Quatre acteurs ont été sélectionnés (un anglo-saxon, un canadien, un français et un suisse) et passeront un oral le 4 novembre.100 millions à moyen termeÀ l'arrivée, un seul candidat, dont le nom sera dévoilé vers la mi-novembre, sera retenu avec une double mission : conseiller et gérer le fonds. À son lancement, le produit disposera de 60 millions d'euros provenant d'une réallocation de cash en faveur de cette classe d'actifs. Et à moyen terme, il pourra atteindre 100 millions d'euros. Si cette classe d'actifs a vocation à rester périphérique, Agicam cherche à rendre plus lisible l'exposition des portefeuilles retraite à la gestion alternative dans un cadre sécurisé en termes de rendement-risque (diversification) mais aussi de reporting et de documentation. A terme, Agicam gèrera 160 millions deuros pour cette catégorie sur ses 14 milliards d'euros d'actifs sous gestion, soit 1,14% des encours globaux.Cette décision peut paraître surprenante. Tout d'abord, les performances délivrées par l'alternatif depuis le début de l'année sont médiocres. À fin septembre 2010, l'indice HFRI Fund of Funds Composite progresse seulement de 2,01 %. Mais le fonds de fonds sera opérationnel courant 2011, un délai qui sera peut être bénéfique. Par ailleurs, Agicam semble aller à contre sens du marché. En effet, une étude récente du cabinet bfinance, montre qu'à horizon d'un an, les investisseurs institutionnels français souhaiteront davantage s'alléger dans la gestion alternative que de s'y renforcer. À la différence des anglo-Saxons qui peuvent être exposés sur l'alternatif pour au moins 5 % de leurs encours, les « zinzins » français le sont assez peu ou à dose homéopathique. Pour preuve, l'Agirc-Arrco en a investi pour 300 millions d'euros sur 60 milliards d'encours globaux ; la Carac 100 millions sur 5 milliards et la MGEN 15 millions sur 3 milliards. « Beaucoup d'entre eux ont encore à l'esprit les mauvaises performances de 2008, la faillite de Lehman Brothers et le scandale Madoff, explique Samuel Raoul, consultant en investissement chez bfinance. S'ajoutent des contraintes réglementaires liées à solvabilité 2 qui imposent un coût en capital important par rapport à la rentabilité attendue ».
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