Compétitivité : Iveco, cette filiale de Fiat qui risque de quitter la France si les coûts ne baissent pas

L\'activité cars et bus de l\'italien Iveco (Fiat), issue pour une bonne part des anciens véhicules... Renault,  va-t-elle rester en France? Cette ex-activité de Renault Véhicules Industriels emploie aujourd\'hui presque 2.000 personnes dans l\'Hexagone, dont plus de 1.000 dans l\'usine historique d\'Annonay (Ardèche), 450 sur le site de la filiale Heuliez Bus à Rorthais (Deux-Sèvres) et 400 au centre de recherche et développement de Saint-Priest (Rhône). «Nous demandons au gouvernement un choc de compétitivité sur la main d\'œuvre manufacturière», affirme à La Tribune Pierre Lahutte, nouveau vice-président d\'Iveco en charge des autocars et autobus. «Si les coûts ne baissent pas, il y a un gros risque sur l\'activité en France». Le coût horaire est de «28 euros à Annonay, dont 14 de charges sociales. Il n\'est que de 12 euros en République tchèque», où Iveco dispose d\'une autre usine, qui emploie 1.600 personnes.Perte structurelleL\'activité cars et bus du groupe piémontais est «en perte structurelle» en France, contrebalancée (mais pas complètement) par les profits provenant de la République tchèque. Le patron (français) de la division souligne que «60% des composants de nos véhicules produits en France proviennent de l\'Hexagone». Or, il se plaint de ce que ses concurrents allemands remportent des appels d\'offre en France avec des véhicules le plus souvent fabriqués...en Europe de l\'est ou en Turquie. A des coûts moindres!Marché en repliPour l\'instant, la production d\'Annonay «ne baisse pas. Car, nous avons fermé les usines de Barcelone et de Valle Uffita en Italie pour y transférer leurs fabrications». Seulement, voilà. Les coûts y sont élevés et le marché de l\'Union européenne pour les cars et bus urbains est en baisse depuis 2008, passant de 45.600 unités à 31.000 estimés sur 2012. Sous la pression des reculs marqués au sud (Italie et Espagne), mal compensés par un mini-boom sur le marché anglais dû aux Jeux Olympiques.56% du marché françaisLa firme turinoise affirme détenir 18% du marché européen (derrière l\'allemand Evobus qui en occupe environ 29%). Mais, dans l\'Hexagone, il pèse 56% du marché des bus urbains et 40% de celui des cars de tourisme. La firme essaye de miser aujourd\'hui notamment sur son nouvel autobus \"vert\"  hybride, dont «nous avons déjà vendu 102 exemplaires à Dijon, 30 à Bordeaux, 10 à La Réunion». Mais, malgré le soutien d\'élus d\'Ile de France, la RATP semble difficile à convaincre.Hybride \"made in France\"Le véhicule est plus cher, mais il consomme de 30 à 35% de gazole en moins, selon le constructeur. Ce modèle est fabriqué dans les usines françaises, le site tchèque -acheté jadis par Renault Véhicules Industriels- étant plutôt spécialisé dans les  véhicules d\'entrée de gamme. Iveco assure que la fabrication de chaque bus génère au total plus d\'un millier d\'heures de travail en France et même près de 1.800 pour la version hybride thermique-électrique. Iveco souhaite un soutien des acteurs publics dans l\'Hexagone pour acheter ses produits «made in France».
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