Un laboratoire de recherche prépare les prochains supercalculateurs

La course à la puissance de calcul informatique n'a plus de limites. Les supercalculateurs atteignent aujourd'hui la vitesse record du pétaflops (un million de milliards d'opérations par seconde). Pourtant dans dix ans, les nouvelles machines calculeront à la vitesse de l'exaflop (1.000 fois plus rapide que le pétaflop !). Le calcul de haute performance permet de concevoir des simulations numériques très pointues de phénomènes complexes comme la réaction nucléaire, les événements climatiques ou encore l'observation moléculaire. « Plus aucun secteur industriel ne peut se passer des supercalculateurs. Ils sont devenus des facteurs de la compétitivité pour la conception de nouveaux produits », explique Bernard Bigot, administrateur délégué du CEA qui inaugurait la semaine dernière le laboratoire de recherche Exascale en partenariat avec l'Université de Versailles St-Quentin, le Genci (Grand équipement national de calcul intensif) et le spécialiste des microprocesseurs Intel.Les quatre partenaires mettent en avant leur complémentarité : le Genci gérera les moyens de calcul disponibles, Intel fournira des prototypes de microprocesseurs nouvelle génération, le CEA apportera son expertise dans le développement logiciel dédié aux architectures complexes. « L'université de Versailles mettra à profit ses 15 années de recherche dans ce domaine stratégique qui manque encore de formations spécifiques », note William Jalby professeur au département informatique de l'université. Le laboratoire emploiera 25 chercheurs dans un premier temps (50 à terme) dont plusieurs iront travailler avec les équipes de recherche d'Intel aux États-Unis.Piloter un supercalculateur exaflopique nécessitera des compétences et des logiciels particuliers. « Les défis sont énormes. Il faut anticiper la mise au point de systèmes d'exploitation capables de gérer un milliard de coeur de processeurs, contre 100.000 aujourd'hui pour les machines pétaflopiques », observe Stephen Pawlowski chez Intel. La première étape de ce programme de recherche va porter sur l'arrivée d'ordinateurs de 500 pétaflops à l'horizon 2015. « Nous avançons par palier : des prototypes seront conçus pour tester la solidité des conceptions our sécuriser les étapes ultérieures », explique Bernard Bigot. L'autre défi consistera à optimiser la consommation énergétique de ces superordinateurs déjà très gourmands en électricité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.