Les freins à son coup de force contre les opérateurs

« Ce n'est pas fait, ce n'est pas pour le trimestre prochain ! » tempère un opérateur. Le projet d'Apple d'intégrer sa propre carte SIM, qui serait conçue par le français Gemalto, dans ses futurs modèles d'iPhone n'en est pas moins pris très au sérieux par les opérateurs mobiles. Il était même à l'ordre du jour de la réunion au sommet des grands patrons des opérateurs européens convoquée à l'initiative de Stéphane Richard, de France Télécome;lécom, le 8 octobre. Les dirigeants d'Orange, Vodafone, Deutsche Telekom, Telefonica et Telecom Italia ont longuement discuté du caractère stratégique de la carte SIM pour les opérateurs. ConfidentialitéTenus par des accords de confidentialité dans leurs relations avec Apple, les opérateurs ne font aucun commentaire. Mais ils ne voient évidemment pas d'un bon oeil ce projet, révélé par le site spécialisé GigaOM mercredi, qui vise à les contourner, les couper de leurs clients abonnés et in fine les reléguer au rang de simples tuyaux. Avec une carte SIM « neutre », qui ne serait aux couleurs d'aucun opérateur mais à celle d'Apple, il serait plus facile de changer d'opérateur et inutile de venir dans la boutique de l'un d'eux. On peut déjà acheter son iPhone chez Apple, dans un de ses magasins ou sur son site web, mais sans abonnement mobile et au prix fort, le prix nu, 629 euros pour l'iPhone 4, contre 219 euros chez un opérateur après subvention de celui-ci. C'est le premier frein à ce coup de force. « Apple lui-même reconnaît que les ventes de l'iPhone n'ont décollé qu'une fois qu'il a renoncé à son modèle initial et laissé les opérateurs le subventionner », rappelle Orange. Sinon le produit serait resté réservé à une élite. En outre, Apple ne peut se passer complètement des opérateurs pour que ses iPhone empruntent leurs réseaux. « Il lui faudra conclure un accord au moins avec un opérateur pour que le téléphone soit activé sur son réseau, il y a des normes d'identification », explique un spécialiste. Les opérateurs seront-ils capables d'opposer un front uni ? « Le sujet n'est pas que français mais européen, voire mondial » relève l'un d'eux. C'est un bras de fer musclé qui s'annonce. D. C.
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