Moment de vérité pour la reprise du « Monde »

C'est ce mardi que l'assemblée générale des actionnaires doit entériner la reprise du journal par « le Monde Libre », la société constituée par Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse - le trio surnommé « BNP ». À condition d'avoir conclu au préalable des accords avec les actionnaires et créanciers actuels. Jusqu'à lundi, des discussions difficiles se sont poursuivies avec Prisa. L'éditeur espagnol, qui détient 15 % du quotidien du soir, devait a priori être fortement dilué lors de la reprise, mais il a récemment fait part de sa volonté de se renforcer. Finalement, il pourrait conserver près de 13 % du capital. Une option envisagée serait son entrée au capital du « Monde Libre », aux côtés de BNP. Mais Prisa, officieusement conseillé par Alain Minc et en passe d'être racheté par des financiers américains, est un chiffon rouge aux yeux des journalistes, actionnaires via la Société des rédacteurs du Monde et dont l'accord est aussi indispensable. À l'issue d'une réunion des actionnaires internes (journalistes, employés, lecteurs...) lundi sur ce point, un accord semblait se dessiner dans la soirée. Un désaccord persistant pourrait faire capoter toute la reprise par BNP. En effet, l'accord de Prisa est obligatoire pour modifier le pacte d'actionnaires, et donc finaliser l'opération. En cas d'échec des négociations, le quotidien devrait lancer une procédure de sauvegarde, voire déposer son bilan. « Prisa pourrait alors tenter de se présenter comme un sauveur, mais avec très peu de chances d'être retenu, car il aura été directement responsable du dépôt de bilan, et surtout son offre avec Claude Perdriel et Orange avait été massivement rejetée en juin », dit un observateur. « Télérama » en garantieEn revanche, la plupart des autres difficultés étaient en voie d'être résolues. Un accord de principe aurait été conclu avec Lagardèrerave;re, qui détient 17 % du capital et dont l'approbation était également nécessaire pour modifier le pacte d'actionnaires. Le groupe d'Arnaud Lagardèrerave;re aurait accepté de vendre ses parts pour près de 4 millions d'euros. Une participation qui a déjà été dépréciée dans ses comptes. En revanche, il conservera 34 % du capital du Monde Interactif, qui édite lemonde.fr.Parallèlement, un accord serait aussi intervenu avec les créanciers bancaires, BNP Paribas et BPCE. Le prêt de 25 millions d'euros (pour lequel « Télérama » avait été donné en garantie) va être remboursé, et un autre prêt de 13 millions sur deux ans devrait être octroyé. Enfin, un accord semblait lundi en bonne voie avec la trentaine de créanciers obligataires. Parmi les détenteurs de ces 70 millions d'euros d'ORA (obligations remboursables en actions), figurent la « Stampa » (13,5 millions), Publicis (12 millions), BNP Paribas (6,5 millions), Safran (5 millions), Diego Della Valle (5 millions), BPCE (5 millions), mais aussi Vivendi, Canal Plus, Air France, Total, GDF Suez, L'Oréalcute;al, Artemis, Groupama, Dexia, Crédit Mutuel, Fimalac, Malakoff Mederic, Saint Gobain... Ces ORA seront rachetées à moitié prix par les repreneurs.
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