Les Français doutent du gouvernement et de l'Europe

Très tôt annoncé, le remaniement ministériel n'a pas réussi à offrir un second souffle aux Français qui affichent un moral toujours défaillant. Pourtant, lors de son discours de politique générale le 24 novembre, François Fillon affirmait que son gouvernement n'était pas « usé » et que « l'élan de la réforme était intact ». Cette affirmation est contestée par 60 % des personnes interrogées dans le cadre du baromètre de l'économie BVA-BFM-« La Tribune »-Avanquest du mois de décembre. Ce sentiment est beaucoup plus marqué chez les sympathisants de gauche (77 %) que chez les sympathisants de droite. Toutefois, même dans les rangs de ces derniers, « la confiance n'est pas unanime : plus d'un tiers d'entre eux contestent cette analyse du Premier ministre », précise Gael Sliman, directeur de BVA Opinion.Sans surprise, les catégories sociales plus défavorisées (employés et ouvriers) sont les plus sceptiques quant à l'élan de réforme affiché le chef du gouvernement (70 %) et affichent un très bas moral quant à l'avenir. Plus généralement, les Français se disent davantage pessimistes sur l'avenir de la situation économique en France (72 %), qu'optimistes (23 %). « Certes, on pourrait se féliciter des deux points supplémentaires observés par rapport au mois de novembre. Mais, outre le faible niveau d'optimisme, il faut noter que le pessimisme progresse non seulement ce mois-ci, mais surtout de façon systématique depuis la rentrée de septembre (passant progressivement de 66 à 72 %), ce qui est plutôt inquiétant », analyse Gael Sliman. DéfianceDans le contexte actuel de défiance face au politique et d'inquiétudes quant à l'avenir, la construction européenne suscite un sentiment mitigé chez les Français. En effet, elle constitue une source d'espoir pour 43 % des personnes interrogées, tandis qu'elle est source de crainte pour 50 %. Une défiance envers l'Union européenne qui progresse au fil des ans, puisqu'en octobre 2003 seuls 29 % d'entre eux y voyaient une source de crainte. « Même les aides consenties par l'Union européenne à l'Irlande ne sont pas suffisantes pour réactivité le sentiment négatif des Français à l'égard de l'Europe », note Gaël Sliman. Isabelle Moreau (*) Sondage réalisé par téléphone les 26 et 27 novembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.011 personnes.
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