Polémique autour du déménagement des annexes de la chancellerie

La polémique monte autour du prochain déménagement des services du ministère de la Justice. Au point que Matignon devrait se saisir du dossier et rendre son arbitrage très rapidement. La Chancellerie compte en effet, en dehors de son siège place Vendôme, de nombreuses annexes dispersées dans Paris. Le coût exorbitant des loyers ? 25 millions d'euros par an ? avait été dénoncé par le CIE (Conseil immobilier de l'Etat) dans son rapport d'activité de 2008-2009.Fortement incité à trouver, sans délai, « une implantation périphérique moins onéreuse », le ministère a étudié deux solutions, l'achat ou la location, et deux localisations : l'une non loin d'Issy-les-Moulineaux et l'autre porte de Bagnolet. Il y a quelques jours, le gouvernement a tenté de faire passer un décret autorisant le déblocage de crédits correspondant à la solution la plus coûteuse, à savoir la location près d'Issy, dénonce le député UMP Yves Deniaud, président du CIE et rapporteur spécial pour la gestion du patrimoine immobilier de l'État. Soit un loyer annuel de 18 millions d'euros, contre 14 pour celui de la porte de Bagnolet. Mais, fait rarissime, le décret a reçu un avis défavorable, le 23 novembre, de la commission des finances de l'Assemblée, où siège le député.« Bon sens »Le « choix est clair, il faut acheter à la porte de Bagnolet, c'est une question de bon sens », défend Yves Deniaud. Bon sens financier tout d'abord, l'achat étant préférable à la location, puisqu'en comparaison avec le montant des loyers actuels, l'acquisition des locaux de la porte de Bagnolet, 40 % moins chers que ceux d'Issy, serait amortie en six ans. « Il s'agit également de bon sens social », fait valoir Yves Deniaud, les syndicats ayant exprimé leur préférence pour ce lieu, la haute administration de la chancellerie penchant, elle, en faveur d'Issy-les-Moulineaux. Une tentative pour « passer en force » provoquera de « vives réactions », avertit Yves Deniaud. Il n'y a pas de « raisons objectives » d'opter pour Issy, estime également Richard Samas, de l'USM, le principal syndicat de magistrats. Mercredi, aucune proposition gouvernementale sur ce dossier ne figurait dans le collectif budgétaire 2011, dont la commission des finances de l'Assemblée commençait l'examen. Les baux des locaux concernés se terminent à la fin du premier semestre 2011, a rappelé Richard Samas, il y a donc urgence. Sara Sampaio
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